Contrairement aux appréciations faites par les uns et les autres au sujet de la montée au créneau du chef de l'état-major, Mohamed Lamari relative à la position de l'armée vis-à-vis du scrutin d'avril, Ali Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54 et candidat à l'élection présidentielle, sans s'attarder sur le sujet, considère les propos de Lamari comme «un non événement». Hier, au siège du club des finances à Alger, le premier responsable de Ahd 54 a animé une conférence de presse dans laquelle il a esquissé les grandes lignes de son programme électoral. Non sans rappeler, dans son allocution, les difficultés financières auxquelles est confronté son parti notamment à la veille de la campagne électorale, l'orateur dit ne pas perdre espoir de voir les subventions de l'Etat accordées à son parti. Cela dit, et au cas où la subvention tarderait à venir, il assure, catégoriquement, qu'il défendra bec et ongles son programme dans les 20 wilayas inscrites dans son agenda : «On ne peut acheter les voix des citoyens avec de l'argent.» Dans son exposé, le candidat Rebaïne fait de la réforme du système monétaire l'épine dorsale de sa vision économique. Il propose, en ce sens, de revoir en entier, le fonctionnement des banques privées et publiques «dans le seul but, prévient-il, d'éviter au pays d'autres scandales financiers comme ce fut le cas précédemment avec El Khalifa Bank». Une affaire qui, selon lui, a mis à nu la vulnérabilité du système banquier et a permis de dévoiler les pratiques souvent douteuses auxquelles s'adonnaient, sans scrupule aucun, les avides de gains faciles. Pour ce faire, Fawzi Rebaïne, met en avant une série de mesures relatives à la réhabilitation et au renforcement des structures de contrôle (IGF, Cour des comptes) «dans l'espoir, dit-il, de juguler, un tant soit peu, les pratiques frauduleuses». Cette approche n'est pas différente en ce qui concerne la situation sécuritaire que le candidat de Ahd 54 appelle, haut et fort, à son évacuation imminente des calculs et autres considérations politiques. En termes plus clairs, il préconise de confier l'exclusivité de la lutte antiterroriste à l'ANP, la Gendarmerie et la police nationale seuls corps, à ses yeux, capables de venir à bout de cette nébuleuse. Dans le même sillage, il affirme que la lutte antiterroriste bien qu'indispensable ne demeure pas le seul recours pour mettre un terme à ce phénomène destructeur. De fil en aiguille, l'orateur évoque sa «réconciliation nationale» de laquelle sont bannis «ceux qui ont les mains tachées de sang».