les murs de Tizi Ouzou sont truffés de graffitis anti-archs, et la cible privilégiée des «taggers» est Belaïd Abrika. A quelques heures du lancement de la campagne électorale, la tension monte crescendo en Kabylie. En effet, sur un air de déjà vu, cette région s'apprête à un nouveau saut dans l'inconnu sur fond de tiraillements politico-stratégiques. A ce titre, les récentes opérations coup de poing menées par les archs à l'encontre du RCD et du MSP sont autant de signes prémonitoires d'une campagne qui sent déjà le soufre. C'est dire que le microcosme politique kabyle n'a jamais été aussi partagé autour d'une élection qu'il ne l'est cette fois-ci. Ainsi, entre la démarche participationniste du RCD et une frange des archs antidialoguistes, les coordinations dialoguistes, l'aile «originelle» de Mechtras ainsi que le MAK ont opté pour un rejet actif de la prochaine présidentielle. Un rejet aux antipodes de celui prôné par le FFS qui fait de l'avènement d'une deuxième République son véritable cheval de bataille. En revanche, l'UDR a, depuis longtemps, affiché sa préférence pour le président-candidat. Au milieu de toute cette effervescence, les légalistes du FLN, les redresseurs et, à un degré moindre, les autres courants y ajoutent leur grain de sel. Une effervescence qui n'augure rien de bon pour les jours à venir, puisque la guerre des tranchées RCD-Cadc est relancée de plus belle. A cet effet, les murs de Tizi Ouzou sont truffés de graffitis anti-archs, et la cible privilégiée des «taggers» est Belaïd Abrika. La Cadc répond à ce défi par l'organisation d'une grève générale suivie d'une marche pour ce jeudi, jour du début officiel de la campagne électorale. Une action qui servira de baromètre aux archs pour prendre le pouls politique de la rue. Cela étant, l'aile de Mechtras appelle la population à ne pas respecter le mot d'ordre des «24 qui, après avoir semé la pagaille et la débandade dans les rangs du mouvement citoyen, veulent récidiver à travers un affichage tous azimuts pour observer une grève générale qui n'est, en fait, dictée par aucune circonstance ou enjeu, si ce n'est celui de tester leur crédit s'il leur en reste un peu auprès des citoyens». Dans ce sens, les coordinations de Ouadhias, Mechtras et Aïn Zaouia dénoncent «cet appel et appellent la population à déjouer de telles manoeuvres qui ne profitent qu'au pouvoir et à ses relais». En même temps, les antidialoguistes mettent en garde les officiels et les candidats et leur rappellent «qu'ils demeurent toujours persona non grata du moment qu'ils sont responsables de la crise».