La campagne électorale qui s'annonce pour le moins, chaude en Kabylie. Une Kabylie réellement plurielle où les voix les plus diverses s'expriment, souvent avec colère. Une rue bruissant de mille et un avis, généralement contraires, et des murs noirs d'affiches de l'aile dialoguiste des archs, annonçant grève générale et marche pour demain jeudi. Donc, dans cette atmosphère, les partis à savoir le RCD et l'UDR se préparent à entrer en scène. Le RCD convoque ses militants et ses cadres pour une réunion au niveau de son siège communal au centre-ville, sans doute pour affiner la campagne électorale, et l'UDR de son côté, se réunit également et le même jour à Tizi Ouzou, pour les préparatifs de son entrée en campagne. Cette atmosphère, très délétère est soulignée par l'apparition de graffitis d'une extrême gravité. Des graffitis qui annoncent le déchaînement des passions. Pour essayer de parer à ce danger qui pointe du nez, le MAK vient de lancer un appel à la population. Pour le MAK: «Encore une fois, la Kabylie est au centre des enjeux des différents clans politiques qui se matérialisent par des indices tangibles dans la région...» Le MAK souligne «la tension qui va crescendo à mesure que l'on se rapproche de la date butoir...» Les graffitis, d'une violence extrême qui sont apparus sur les murs de la ville de Tizi Ouzou, ne sont pas passés inaperçus pour le MAK qui croit percevoir «le lit d'une violence entre les différents acteurs politiques». Ce constat semble ne pas laisser indifférent le MAK qui «appelle les citoyens à faire preuve de vigilance et à ne pas s'inscrire dans la logique de la confrontation...» Le MAK de rappeler que la région forme un espace d'apprentissage de pratiques démocratiques et en constitue la véritable citadelle. Puis, le mouvement des autonomistes revient sur les victimes du Printemps noir : morts, blessés, handicapés et traumatisés : «Trop de gâchis, beaucoup de retard dans le développement, notre région mérite une meilleure destinée pour avoir beaucoup donné.» De même, il appelle toutes les forces politiques en présence «à se défaire des étroitesses partisanes, et à intervenir dans la compétition avec un esprit de tolérance et de respect de la pluralité, qui feront la fierté de la région et l'assurance démocratique». Enfin, le MAK réitère sa position de rejet du scrutin présidentiel comme arrêté, lors de sa conférence régionale tenue à Ighil-Ali (Béjaïa) le jeudi 26 février dernier, et de réaffirmer son engagement à «poursuivre pacifiquement son combat pour une Kabylie autonome et démocratique».