En ce troisième jour, c'est la morosité. Les murs de la ville disparaissent sous les posters de Sadi et quelque peu aussi, sous ceux de Benflis. Les graffitis aussi rageurs les uns que les autres garnissent tous les murs, notamment, ceux de l'avenue Abane-Ramdane. La nouvelle trémie sise au centre-ville n'a pas échappé à la rage des «taggers». Il semble que la ville retient son souffle en attendant la venue annoncée des candidats. Ainsi, Djaballah, le leader du MRN et candidat à la présidentielle, semble avoir décidé d'exclure la Kabylie de son agenda de voyages. Le chef islamiste n'ayant pratiquement aucune base dans la région, savait très bien que sa venue dans la wilaya n'est guère appréciée. Il est certain que les archs pourraient fort bien réunir beaucoup de jeunes pour mettre sur pied un «comité d'accueil» assez «conséquent». Les autres candidats attendus sont Saïd Sadi, le leader du RCD, dont la venue est apparemment annoncée pour le 1er avril à la salle Saïd-Tazrout de la Nouvelle-Ville où il animera un meeting. Le chef du FLN, Ali Benflis, est pour sa part attendu pour le 29 mars, toujours à la salle Saïd-Tazrout, alors que Mme Louisa Hanoune semble avoir choisi la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou pour tenir son meeting. Le président-candidat semble avoir, pour sa part, choisi la date du 4 avril pour se rendre à Tizi Ouzou. Il y a lieu de se poser des questions, quant à la position des archs, notamment l'aile dite «dialoguiste» qui, dans une récente déclaration, affirme non seulement rejeter l'échéance du 8 avril, mais entend également «s'opposer farouchement à la visite de Bouteflika en Kabylie». Le président-candidat est qualifié par cette aile des archs comme étant «le commanditaire des assassinats des 125 victimes du Printemps noir (...)». Et les archs de reprocher à Bouteflika ce qu'ils appellent «une insulte» quand celui-ci a réaffirmé par le biais de la télévision que «tamazight ne sera langue officielle que par voie référendaire...». Evidemment, les autres candidats sont «aussi attendus» par cette aile des archs. Les coordinations des archs des Ouadhias, Mechtras, Maâtkas et Aïn Aaouia, dissidentes de l'aile dite non-dialoguiste, réaffirment leur rejet de l'élection, mais appellent la population «à faire preuve de vigilance et d'esprit de responsabilité».