Initié par un ex-délégué, le rassemblement a été chahuté par les animateurs de l'aile antivote de la Cccwb. A sa troisième journée, la campagne électorale prend une tournure différente de son ouverture. Jeudi, Benflis est venu commencer son itinéraire depuis le chef-lieu, après avoir la veille, sillonné plusieurs régions, notamment, celle de Bechloul sans aucun incident. Djaballah est allé à Sour El-Ghozlane et a animé un meeting. Les représentants du RCD se sont réunis à M'chedallah avec les citoyens dans la sérénité. Depuis hier, cette ambiance, synonyme de démocratie, a laissé la place à des actions d'empêchement, d'intimidation et parfois d'agression verbale. Jeudi déjà, les prémices se voyaient avec la décision des services de l'ordre d'empêcher un rassemblement au niveau de la Place des martyrs, rassemblement que certains ont voulu transformer en marche en direction de la salle Errich où Ali Benflis était en campagne. Plusieurs délégués ont été alors, embarqués puis relâchés à 15 heures. Signalons que ce jour-là, tôt le matin, les militants d'un autre candidat étaient sur place pour faire le boulot de la police. Hier, sur le même lieu, c'est-à-dire a la Place des martyrs, un groupe mené par Yahiaoui Kaci, délégué exclu du mouvement, a occupé la place pour initier un meeting en faveur du candidat Bouteflika. L'aile antivote de la Cccwb conduite par Djaffer Abdedou, Bouchelki, Leulmi...ainsi que de nombreux citoyens, se sont fermement opposés à l'organisation en scandant «Ulac l'vote ulac». Un échange de propos obscènes a eu lieu entre les deux clans qui ont failli en arriver aux poings. L'intervention des services de l'ordre qui confisqua le matériel et les affiches a évité une situation dont les conséquences auraient été insoupçonnables. Même si, des deux côtés, on a crié au scandale et à la répression, il reste que pour la police «toute réunion non autorisée sera interdite et aucun rassemblement non-conforme au planning de la commission de surveillance de l'élection ne sera tolérée», nous confiera un responsable. Du côté de M'chedallah, l'autre aile favorable au libre choix des citoyens, la plus représentative à Bouira, les choses se passent normalement. Selon Hakim Kacimi, l'enfant prodigue de la région, «les candidats seront accueillis sans distinction, ils assureront leurs meetings et le dernier mot revient à la population qui reste la source de décision.» Dans une déclaration rendue publique par le comité d'Imchedallen, «le comité appelle à la sagesse de tout un chacun pour que le 8 avril se déroule dans le calme avec le respect des avis même contradictoires». La réponse favorable à l'appel d'Ouyahia, quant à la reprise du dialogue émanant de la Cccwb, aile proche de Kacimi est rejetée dans une déclaration par la présidence tournante d'El Asnam qui met en garde contre le bradage de la plate-forme d'El Kseur. Le conclave extraordinaire prévu aujourd'hui à El Asnam risque d'être décisif.