Les archs du groupe dit dialoguiste se rencontrent aujourd'hui à Tizi Rached. Lors de ce conclave de wilayas, les archs auront à finaliser une déclaration politique relative à l'élection présidentielle. Puis les délégués examineront les actions à mener les 18, 20 et 22 avril. Ainsi, il est prévu un recueillement, le 18 avril, sur la tombe de Massinissa Guermah à Beni Douala. Rappelons que c'est un 18 avril, il y a de cela bientôt trois ans, que Guermah Massinissa était assassiné dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Beni Douala. C'est d'ailleurs, cet événement qui, ajouté à celui du 22 avril 2001, avec interpellation, toujours par les gendarmes, de trois adolescents à Amizour (Béjaïa), qui a mis le feu aux poudres. La Kabylie qui a connu une véritable «révolution», notamment depuis avril 1980 et l'irruption dans le débat national, de la revendication amazighe, fêtera également cette date phare qu'est le 20 avril. Lors de la rencontre des archs d'aujourd'hui, il sera également question des suites à réserver à la proposition de dialogue. Le chef du gouvernement semble n'avoir pas perdu l'espoir de renouer avec les archs. Certes, le mouvement n'est plus ce qu'il était, avec le passage du rouleau compresseur que fut la campagne électorale et aussi l'apparition de la coordination drivée par Hakim Kacimi de Bouira, mais la Cadc pourrait fort bien penser à ne pas laisser seule cette coordination «tirer les marrons du feu». L'évolution des choses pourrait être enregistrée de ce côté, après les commémorations d'avril. Sur les travaux de Tizi Rached planera le souvenir de la jeune victime de Fréha Hakim Allouache, frère du délégué Rachid Allouache. Sa mort horrible rappellera à tous, combien les «déchirures» politiques sont sanglantes, voire mortelles. Les archs n'ont pas manqué de pourfendre ceux qu'ils soupçonnent d'être derrière ce meurtre qu'ils appellent, «les semeurs de la haine!». Déjà, ayant connu un recul certain auprès de la population, les archs semblent désormais au milieu du gué. Les délégués devront donc redoubler d'imagination pour effacer les stigmates de la violence, qui jusque-là semblent attachés au mouvement et aussi retrouver la voie vers le retour de la confiance de la population. En attendant, les archs ont un défi urgent à relever: devenir une formation réellement citoyenne et représentative.