Aider la Somalie à se redresser après deux décennies de guerre civile, tel est l'objectif d'une réunion internationale à haut niveau organisée lundi à Bruxelles sous l'égide de l'Union européenne en présence notamment du président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud. La conférence baptisée, «un New Deal pour la Somalie», espère pouvoir mobiliser plus d'un milliard d'euros d'aide en faveur de Mogadiscio. Durant la période 2008-2013, l'UE a fourni à elle seule 1,2 milliard d'euros à ce pays de la Corne de l'Afrique dont 697 millions pour financer des missions de maintien de la paix ou de lutte contre la piraterie. «L'UE soutient fermement le peuple et le gouvernement somalien et demeure résolue à soutenir la reconstruction du pays», a rappelé récemment la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton. La conférence devrait également être l'occasion de définir les priorités pour la reconstruction du pays au cours des trois prochaines années. «La situation en Somalie a changé au cours de l'année écoulée. Il y règne à présent une réelle atmosphère d'activité, de gouvernance émergente et d'espoir. Il est donc plus important que jamais que la communauté internationale tienne sa promesse de soutenir le peuple somalien», avait indiqué en juin dernier Mme Ashton en annonçant la tenue de cette conférence. Pour le président somalien, la conférence constitue «une chance unique (...) d'éliminer toute menace d'un retour à l'anarchie et au conflit». «J'espère que la communauté internationale promettra son soutien de manière à conforter cette évolution favorable rapide que nous connaissons», a ajouté Hassan Cheikh Mohamoud. Un processus de reconstruction d'un Etat central a été entamé en Somalie avec l'élection en septembre 2012 du président Hassan Cheikh Mohamoud et a été renforcé par les revers infligés aux islamistes, qui ont perdu depuis août 2011 l'ensemble de leurs bastions du sud et du centre du pays. Mais ils contrôlent encore de vastes zones rurales et continuent de représenter une menace sérieuse pour le gouvernement central, qui peine à asseoir son autorité au-delà de Mogadiscio et de sa périphérie. Moins de 48 heures après son élection, le président Hassan Cheikh Mohamoud avait échappé à un attentat-suicide revendiqué par les shebab contre l'hôtel où il résidait dans la capitale. Et pour son premier anniversaire au pouvoir, il était de nouveau visé par une embuscade tendue par les combattants islamistes contre son convoi près de Merka le 3 septembre.