Les Etats-Unis ont reconnu, avant-hier, le gouvernement en Somalie, plus de 20 ans après, a annoncé la secrétaire d'Etat Hillary Clinton aux côtés du nouveau président somalien Hassan Cheikh Mohamoud. "Pour la première fois depuis 1991, les Etats-Unis reconnaissent le gouvernement somalien", a déclaré Mme Clinton lors d'un point de presse. La chef de la diplomatie américaine s'est félicitée que la Somalie dispose d'un "gouvernement représentatif" et d'institutions politiques, un "jalon important vers la fin du voyage" de la normalisation de ce pays de la Corne de l'Afrique privé d'Etat central depuis la chute du président Mohammed Siad Barre en 1991. Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud, élu en septembre dernier, a voulu voir dans ce geste diplomatique de Washington une "nouvelle ère" pour son pays. Cette reconnaissance politique avait été annoncée dès mercredi par l'un des adjoints de Mme Clinton, le secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Afrique, Johnnie Carson."Hassan Cheikh Mohamoud va pouvoir grâce à cette reconnaissance établir de nouvelles relations avec l'agence gouvernementale américaine d'aide USAID mais aussi avoir la possibilité de recevoir l'assistance de la communauté financière internationale", la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), avait expliqué M. Carson. Depuis plus de deux décennies, la Somalie a été livrée au chaos et à la guerre civile jusqu'à ce que les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, soient chassés en août 2011 de Mogadiscio par une force de l'Union africaine (Anisom). Ces radicaux armés contrôlent néanmoins encore de larges zones rurales du sud et du centre de la Somalie. Les Etats-Unis restent marqués par la Somalie et leur intervention militaire ratée au début des années 1990, notamment la mort de 18 soldats dont l'hélicoptère avait été abattu à Mogadiscio le 3 octrobre 1993.