Ce mécontentement des jeunes au sud du pays est devenu très inquiétant Ce retour de la protesta confirme encore une fois l'échec des politiques adoptées par le gouvernement. C'est le retour à la case départ. Les chômeurs reviennent à la charge. Après une pause, les jeunes renoncent avec la protesta. Des mouvements de contestations se multiplient de nouveau à travers le territoire national. L'appel lancé par la Commission nationale de défense des droits des chômeurs à une grande marche le 28 septembre prochain à Alger donne de l'appétit aux contestataires. L'appel a sonné comme un réveil pour se mettre en ordre de bataille. Des détenteurs des contrats pré-emploi ont manifesté hier dans plusieurs wilayas. Ces derniers revendiquent l'intégration de 600.000 employés dans le cadre de la formule pré- emploi. Ils dénoncent ces contrats qui sont une pure exploitation sans aucune garantie. Les manifestants ont ciblé les sièges des wilayas pour crier leur colère et interpeller les pouvoirs publics sur les promesses non tenues. Les chômeurs et les détenteurs de contrat de pré-emploi font une cause commune. Ces derniers sont déterminés à tenir tête au gouvernement jusqu'à satisfaction de leur revendication. Certes, les chômeurs ont organisé plusieurs marches au début de l'année en cours, mais le prochain mouvement risque sérieusement de provoquer des dérapages. surtout qu'il intervient dans un contexte particulier marqué par la tenue du rendez-vous de la tripartite. Il risque de perturber les travaux de cette tripartite. Le nouveau gouvernement va connaître un casse-tête chinois. L'équipe de Sellal devra chercher des solutions pour convaincre davantage les contestations. La mission est loin d'être un exercice facile pour le nouveau staff. Ce dernier devra déployer de gros moyens pour apaiser les esprits. Ce retour de la protesta confirme encore une fois l'échec des politiques adoptées par le gouvernement. Six mois après les mesures prises par le gouvernement, les chômeurs constatent qu'il n'y a rien de concret. Pourtant, le gouvernement n'a pas lésiné sur ses moyens. En réponse à la colère des chômeurs du sud du pays, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé le 11 mars 2013, une série de mesures pour le traitement de l'emploi et du chômage en priorisant, notamment la main-d'oeuvre locale dans ces régions. Dans une instruction relative à la gestion de l'emploi dans les wilayas du Sud, Abdelmalek Sellal a précisé que «le recours au recrutement d'une main-d'oeuvre hors wilayas n'est autorisé que dans la proportion des postes à pourvoir n'ayant pas de profil correspondant localement». En cas d'indisponibilité des profils demandés sur le marché du travail local, une dérogation «exceptionnelle» peut être accordée par le wali, territorialement compétent, pour le recours à une main-d'oeuvre hors wilaya sur un rapport «dûment motivé, assorti de l'avis des services compétents de l'emploi». Les entreprises qui recrutent des agents insuffisamment qualifiés devront assurer la formation directement ou par l'intermédiaire des centres de formation professionnelle par une formation à la carte. Les jeunes promoteurs et les chômeurs, établis dans les wilayas du Sud, bénéficient à la faveur de cette instruction de crédits bancaires, à hauteur de 100%, sans intérêts pour créer leurs micro-entreprises. Prises à la hâte, ces décisions ne sont pas en mesure de régler le problème du chômage qui reste encore plus profond. Au lieu de débloquer des budgets sans limite, le gouvernement devra abandonner les solutions provisoires et songer réellement à une véritable politique d'emploi à travers le développement du tissu industriel.