Le président du MSP veut la présentation d'un candidat commun à la prochaine élection présidentielle. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) est convaincu que «le jeu politique se ferme de plus en plus» à l'approche de la prochaine élection présidentielle. Pour autant, il ne désespère pas quant à la possibilité de l'inversement de la situation à tout moment. Et il déploie tous les efforts dans ce sens même si ses initiatives ne trouvent pas trop d'écho. «Toutes les analyses indiquent que le jeu politique est fermé en faveur d'une partie du pouvoir. Mais on doit militer pour le changement. Il y a une chance que la classe politique se rencontre autour de réformes politiques», a déclaré, hier, le président du MSP, Abderrazak Makri, lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti à Alger. M.Makri qui a exposé le projet de sa formation, intitulé «Pacte pour les réformes politiques», lancé le 25 juin 2013 et destiné à toute la classe politique, y compris les partis du pouvoir ainsi que le pouvoir lui-même, n'a fait montre d'aucun désespoir. Pourtant, le projet n'a pas rencontré beaucoup de succès. Les partis au pouvoir l'ont carrément rejeté, les partis de l'opposition ne l'ont pas adopté et même les partis de la mouvance islamiste ne se sont pas empressés à accepter l'initiative. Le premier objectif de ce pacte consiste à présenter un candidat commun à l'élection présidentielle. «Les partis du pouvoir ont démontré qu'ils ne sont pas intéressés par le projet. Dans l'avenir, on ne va plus se concerter avec eux. On va poursuivre nos consultations avec les autres partis», a annoncé le conférencier. Il précise que dans le cadre des consultations autour de l'initiative, le MSP a rencontré des partis comme le RCD mais aussi des personnalités à l'instar d'Ali Benflis et Ahmed Benbitour. «Ali Benflis que nous avons rencontré en tant qu'éventuel candidat à la présidentielle a salué l'initiative, mais il n'a pas fait signe positif de l'accepter. Il a ses spécificités et il veut être candidat du FLN», a précisé M. Makri qui ne voulait pas livrer plus de détails sur les rencontres avec ses interlocuteurs. «Notre objectif c'est de se concerter et ce qui nous intéresse ce sont les réformes politiques et non celui qui sera au pouvoir», a-t-il précisé, affirmant que la question de la participation du MSP à l'élection présidentielle n'est pas encore à l'ordre du jour. Il ajoute que le plus important pour sa formation est «l'ouverture du champ politique et la réunion des conditions nécessaires à une élection libre et transparente». Dans ce contexte, le président du MSP a estimé que le «projet» de rallonge du mandat du Président Bouteflika de deux ans est inacceptable. Le patron du MSP a déploré les contradictions des déclarations officielles qui cassent, selon lui, la crédibilité des institutions de l'Etat. Pour M. Makri, le flou qui entoure l'organisation de la prochaine joute électorale est à l'origine de la longue attente des partis politiques qui n'annoncent toujours pas leur position. Lors de la même conférence, le président du MSP plaide pour éloigner l'institution militaire du champ politique qui doit être occupé par les civils.