La couverture médiatique de la campagne électorale démontre un tant soit peu l'alignement des médias sur un candidat ou sur un autre, contrairement aux précédentes campagnes présidentielles, de 1995 et 1999, où ces mêmes médias, à l'exception de l'Entv et de la presse publique, traitaient les candidats de façon impartiale. Aujourd'hui, la presse privée dans son ensemble descend en flammes, le président-candidat alors que la presse publique lui apporte un soutien inconditionnel. Est-ce une nouvelle forme de presse qui se met en place ou tout simplement des relations tendues apparues au grand jour entre la presse privée et le candidat Bouteflika seraient à l'origine de cette brouille? Il est certain que les médias lourds, à leur tête l'Entv, ne traitent pas équitablement les candidats qui, d'ailleurs, ne se font aucune illusion quant à la neutralité de l'Unique. C'est ce qui fait que ces candidats se rabattent sur les chaînes étrangères, Beur TV, KNews et Berbère TV, - lesquelles réservent un volume horaire considérable à la couverture de l'élection présidentielle -, pour présenter leur programme électoral tant le temps qui leur est imparti est beaucoup plus important. Ces chaînes, considérées comme un espace de l'opposition, ont ouvert leurs plateaux aux différents candidats ou à leurs représentants qui, dans leur ensemble, critiquent d'une manière acerbe le quinquennat de Bouteflika. Accréditées d'un large audimat auprès du public algérien, ces chaînes pourraient, selon les spécialistes, jouer un rôle prépondérant dans cette élection. D'ailleurs, c'est pour la première fois que des chaînes étrangères s'intéressent de très près à une élection présidentielle dans notre pays. La presse écrite algérienne, si elle réserve quotidiennement des espaces à tous les candidats, n'en souffle pas moins le chaud et le froid dans la mesure où presse publique et privée soutiennent, chacune à sa manière, son candidat. Les journaux, à gros tirage, ont porté leur choix sur Benflis tandis que les autres ont accordé leur crédit au président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Invectives, insultes, louanges et éloges font les unes des journaux reléguant au second plan ce que proposent les candidats comme alternative aux problèmes des Algériens. Ces mêmes Algériens sont abreuvés d'articles de presse à la limite de l'avanie semant ainsi le doute sur la partialité de la presse dans le traitement de l'information. Le candidat-président rend, d'ailleurs, la monnaie de la pièce à cette presse en tentant, à plusieurs reprises, de la museler ou en promettant, en cas de sa réélection, de la mettre au pas. Suspension de journaux, menaces et harcèlement de journalistes ont, pour rappel, caractérisé le quinquennat de Bouteflika.