Le chef de l'Etat en concertation avec le général de corps d'armée Tewkik Mediène dote la direction de la documentation et de la sécurité extérieure (Ddse) et la direction du contre-espionnage (DCE) de deux nouvelles têtes. Selon des sources autorisées, le général Bachir Tartag qui dirigeait les services du contre-espionnage (DCE) va céder sa place au général Abdelhamid Bendaoud tandis que la direction de la documentation et de la sécurité extérieure (Ddse) qui était sous la responsabilité du général Rachid Lallali dit Attafi doit être confiée au général Mohammed Bouzit. Deux services véritables poumons de la lutte antiterroriste qui avaient besoin de s'oxygéner. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika en concertation avec le général de corps d'armée, Tewfik Mediène continue d'inoculer du sang neuf à une institution militaire en pleine restructuration qui est appelée à se moderniser. Pour faire face à des conflits qui s'avèrent être une véritable ceinture de feu qui cerne l'ensemble du territoire national. Une situation dictée par un contexte géopolitique qui a fait des ravages à nos frontières. Sur leur flanc Sud, le Mali qui vient d'élire un nouveau président est encore convalescent. Il ne repose pas encore sur des institutions assez solides qui puissent garantir de façon pérenne son unité pour répondre aux menaces terroristes des groupes islamiques armés, d'une éventuelle sécession de sa partie Nord revendiquée par la rébellion touarègue ainsi qu'aux prises d'otages et des trafics en tous genres (armes, drogues, cigarettes...) sources de financement de la branche maghrébine d'Al Qaîda qui rappelons-le s'est dotée d'un matériel militaire ultrasophistiqué après s'être servie dans les arsenaux de l'ex-guide de la Jamahirya libyenne, Mouammar El Gueddafi. A l'est c'est la Tunisie voisine qui vacille sous les coups de boutoir de groupes terroristes mais sans jamais flancher tandis que du côté libyen la menace demeure non seulement permanente et nécessite une vigilance à toute épreuve comme en témoigne l'affaire de la tentative de prise d'otages du site gazier de Tiguentourine à In Amenas. A l'ouest, ce sont des tonnes de drogues (cannabis, cocaine..) en provenance du Maroc qui inondent le territoire algérien alors que le trafic de carburant occasionne un manque à gagner d'un milliard de dinars au pays. «Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d'une manière illégale. Cela représente une perte d'un milliard de dinars», avait déclaré, le 22 juillet à El Oued, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. L'Algérie peut être frappée au coeur même de son économie. C'est une hypothèse qui est devenue réalité. L'alerte est maximale. Pour faire face à cet ennemi qui peut surgir de pratiquement partout, il était devenu nécessaire que des secteurs aussi sensibles et névralgiques opèrent leur mue. C'est ainsi que se chuchote la mise prochaine à la retraite du patron de la Gendarmerie nationale le général-major Ahmed Bousteila. Des changements qui avaient besoin d'une voix forte pour que l'Algérie soit entendue au niveau du concert des nations. C'est désormais chose faite avec la nomination d'un nouveau chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra. Après le tout récent remaniement ministériel d'une ampleur considérable, le mouvement annoncé dans le corps des walis et des ambassadeurs, il était devenu incontournable que l'institution militaire fasse peau neuve. La boucle sera ainsi bouclée. Selon nos sources, le projet de nommer de nouveaux responsables à la tête des principales directions du DRS, notamment celle de la sécurité extérieure, s'est posé depuis l'affaire Tiguentourine. Une réflexion approfondie portant sur la restructuration et le renforcement, apprend on, impliquant le Président Bouteflika et le chef du DRS, le général Towfik, des services de renseignements, a engendré les décisions actuelles dont le principal objectif est de réaliser dans ce domaine une vraie performance pour déjouer les projets funestes de l'Aqmi, qui selon nos informations, s'apprêterait à multiplier ses actions dans les régions de nos confins frontières.