Les présidents américain et iranien MM.Obama et Rohani font l'événement de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU Barack Obama et Hassan Rohani devaient partager la vedette, hier, lors de l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU, au moment où s'esquisse une percée dans le dossier nucléaire iranien. La Syrie et l'Iran figurent en tête du programme de la grand-messe annuelle de la diplomatie internationale à New York, où tout le monde spécule sur une éventuelle rencontre historique entre les présidents américain et iranien, même si l'Iran a affirmé qu'elle n'était pas «à l'ordre du jour». Le président français François Hollande, lui aussi attendu à la tribune, a prévu de s'entretenir avec son nouvel homologue iranien. Le rendez-vous est très attendu tant les contacts à ce niveau entre l'Iran et l'Occident sont rares depuis la révolution islamique de 1979. Lundi, Téhéran a annoncé être prêt à discuter du dossier nucléaire, sujet de contentieux majeur avec les puissances occidentales, ouvrant la voie à une réunion sans précédent à laquelle participeront demain les chefs de la diplomatie iranienne Mohamed Javad Zarif et américaine John Kerry. «Nous avons une occasion historique pour régler la question nucléaire», mais les interlocuteurs de l'Iran doivent ajuster leur attitude pour mieux correspondre à la nouvelle approche iranienne», a écrit hier M.Zarif sur son compte Twitter. La Maison-Blanche n'a en outre pas exclu une entrevue entre MM. Obama et Rohani, en prenant toutefois soin de préciser qu'elle n'était pas programmée. Mais si M.Rohani lui-même a dernièrement jugé possible de voir son homologue américain, la porte-parole de la diplomatie iranienne a expliqué hier, à Téhéran qu'une telle rencontre n'était «pas à l'ordre du jour». Lors de son point de presse hebdomadaire, Marzieh Afkham a souligné que «l'occasion (pour une telle rencontre) n'est pas encore arrivée» et assuré que la république islamique ne cherchait pas «une rencontre juste pour le principe». Un proche conseiller de M.Obama, Ben Rhodes, a affirmé lundi qu'une éventuelle poignée de main, historique entre deux dirigeants de pays ennemis qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis un tiers de siècle, «ne se produirait pas fortuitement» vu les enjeux. Toutefois, les deux dirigeants pourraient se retrouver dans la même salle hier, parmi des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, lors d'un déjeuner organisé sous les auspices du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. M.Rohani, investi le mois dernier, a adopté un ton conciliant qui contraste avec celui de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad. Mais la Maison-Blanche a prévenu qu'il faudrait davantage qu'une offensive de charme pour qu'elle modifie sa politique vis-à-vis de la république islamique, soumise à des sanctions occidentales qui ont porté un coup sévère à son économie. M. Rohani n'a pas dévié de la ligne officielle ces derniers jours en réaffirmant le droit de son pays à la maîtrise de l'atome à des fins pacifiques. MM. Obama et Rohani s'exprimeront à quelques heures d'intervalle à la tribune de l'ONU, où doivent se succéder dix jours durant plus de 130 chefs d'Etat et de gouvernement. L'intervention de M.Obama était attendue vers 14H10 GMT, celle de son homologue iranien en fin d'après-midi. Le président des Etats-Unis a prévu de consacrer une grande partie de son intervention à la situation au Moyen-Orient, en particulier à la Syrie où un accord américano-russe prévoit la mise sous contrôle international de l'arsenal chimique du régime de Bachar al-Assad.