Cette rencontre a été sérieusement mouvementée. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a réussi malgré tout à tenir sa conférence-débat, hier, à Sidi Aïch. Programmée à la salle des fêtes de la ville, cette conférence, qui rentre dans le cadre de la campagne électorale officielle, a été sérieusement mouvementée. Les archs, qui ont déclaré la guerre à tous ceux qui se sont inscrits à ce scrutin ont, à défaut d'empêcher cette sortie, provoqué un «véritable climat de tension caractérisé par un face-à-face qui aura duré près de trois heures». Cette situation, loin d'être étrangère pour les citoyens de la région, était fortement appréhendée eu égard à l'atmosphère pesante qui a régné dans cette ville depuis le premier jour de la campagne. Le saccage du siège du RCD de Sidi Aïch survenu à l'issue de la marche antivote des archs a plongé cette localité urbaine dans un climat malsain fait d'insultes, d'invectives et de menaces de tous genres. La tension allait crescendo pour s'exacerber ces deux derniers jours. Les citations en justice des uns et des autres sur fond de déclarations insuffisantes chargées d'accusations, n'ont pas apaisé la tension qui a explosé finalement hier à l'occasion de cette conférence. A quelques heures du début de cette rencontre avec la population, une grande tension était déjà perceptible au centre de la ville. Tout le monde s'attendait à ce que quelque chose se passe. Entre ceux qui accéléraient le pas pour rentrer chez eux et ceux qui attendaient de voir la ville bouger fortement, même les organisateurs paraissaient très tendus. A 16 h et alors que la projection du premier documentaire était lancée, un groupe d'une trentaine d'adolescents arrive sur les lieux et arpente l'avenue principale de Sidi Aïch en scandant des slogans anti-RCD qualifié de «vendu». Ce groupe décide d'observer un sit-in devant la salle. Les premiers jets de pierres allaient être suivis d'une pluie de projectiles qui finira par faire réagir les policiers. Avec des tirs de bombes lacrymogènes, ils tentent d'éloigner les manifestants, le bruit des tirs s'est traduit par un effet d'alerte qui s'est soldé par le renforcement des manifestants. Des jeunes arrivèrent des autres quartiers de la ville qui, pour regarder, qui pour prendre part aux hostilités, faisant du carrefour principal de la ville, un lieu fermé où se déroulait la bataille entre les CNS et les manifestants. Par moment, un calme éphémère revenait avant que la tension ne remonte. Il faut dire que le choix de l'horaire de cette conférence n'était pas pour arranger les choses. Bien au contraire, les lycéens qui, pour certains, ont quitté spontanément les cours, ont «gonflé» dans certains cas les groupes de manifestants stationnés dans les quatre ruelles menant vers le lieu des affrontements. Pendant tout ce temps, Mouloud Lounaouci imperturbable, accompagné de Abdelkader Hamoudi, poursuivaient leur prise de parole et ce, en l'absence du principal conférencier, Noureddine Aït Hamouda. Une absence de Braham Benadji était expliquée par une action similaire qu'il animerait à Tizi Ouzou. Auparavant, les délégués de la ville de Sidi Aïch nous ont déclaré avoir tout fait pour calmer les esprits, mais en vain. A l'heure où nous mettons sous presse, les conférenciers et les participants se trouvaient toujours dans la salle des fêtes de Sidi Aïch. Aucun blessé ni arrestation n'est à signaler. Notons également qu'une conférence organisée par la permanence de Louisa Hanoune a subi le même sort dans la localité de Berbacha, sise à 50 km du chef-lieu de wilaya.