Un groupe lié au réseau Al Qaîda a revendiqué la vague d'attentats principalement antichiites qui a fait 50 morts la veille à Baghdad, l'ONU faisant état hier de près de 1000 morts dans les violences qui ont connu un pic en septembre en Irak. «Les unités de sécurité pour la région de Baghdad ont frappé de façon coordonnée des cibles soigneusement choisies», a affirmé l'Etat islamique en Irak et au Levant dans un communiqué posté sur un site jihadiste. Lundi, 12 voitures piégées ont explosé dans neuf quartiers de Baghdad - six majoritairement chiites, un mixte et deux sunnites -, faisant 50 morts et plus de 140 blessés, selon des sources de sécurité et médicales. Le pays connaît depuis le début de l'année un regain de violences, sur fond d'impasse politique. Ces derniers mois, des groupes liés aux insurgés d'Al Qaîda attaquent des mosquées, des marchés, des funérailles et même des terrains de football fréquentés par la communauté chiite. Selon la mission d'assistance de l'ONU en Irak, au total, 979 Irakiens ont été tués et 2 133 blessés en septembre dans les violences en Irak. Le bilan des trois derniers mois, qui oscille entre 800 et 1000 morts par mois, confirme la dégradation de la situation sécuritaire et le retour au niveau de violence d'il y a cinq ans. La région de Baghdad a été la plus durement frappée avec 418 morts et 1 011 blessés, suivie par les provinces de Ninive, Diyala, Salaheddine et Anbar, selon l'ONU. Le bilan établi par le gouvernement irakien pour septembre est de 971 morts, dont 86 combattants extrémistes tués par les forces de sécurité. La journée la plus sanglante a été celle du 21 septembre: 90 personnes ont été tuées, en particulier dans un attentat à la bombe contre des funérailles chiites dans le quartier de Sadr City à Baghdad, selon un bilan de sources médicales et de sécurité. Cet attentat a provoqué la colère des habitants qui ont manifesté contre la police. Hier encore, au moins cinq policiers ont été tués lorsqu'un kamikaze a précipité sa voiture piégée sur l'entrée d'un bâtiment abritant une unité de déminage à l'entrée de Tikrit, à 160 km au nord de Baghdad, a-t-on appris de sources sécuritaire et médicale.