Elle représente à ne pas en douter un vivier électoral inestimable. C'est la raison pour laquelle, les candidats à la prochaine élection présidentielle courtisent cette région même si des voix s'élèvent pour empêcher la population de cette partie de l'Algérie à boycotter ce rendez-vous électoral. Des meetings ont été perturbés en Kabylie, des sièges de partis saccagés et des archs décidés coûte que coûte, à empêcher le déroulement du scrutin. Dans cette confusion, Saîd Sadi a fait un tabac à Béjaïa et Ahmed Ouyahia, a lui aussi, pu tenir un meeting à Tizi-Ouzou, deux villes où, il n'y a pas si longtemps, personne ne s'aventurait à organiser des manifestations politiques. Est-ce à dire que les Kabyles sont décidés à désobéir aux appels de boycott lancés par le FFS et les archs? A l'orée des derniers évènements survenus dans cette région, tout porte à croire que cette région est résolue à sortir de son isolement surtout si l'on sait que des clivages nés entre les délégués des archs laissent présager une participation, même de moindre envergure, à cette élection présidentielle. Le ras-le-bol des citoyens, blasés par la situation que vit leur région et qui tend à s'inscrire dans le temps, est un signe révélateur sur la probabilité de voir la Kabylie prendre part au scrutin. Si cette probabilité se confirme, le 8 avril prochain, tous les pronostics vont être déjoués et le résultat final peut basculer en faveur d'un candidat au détriment d'un autre, notamment si un second tour se précise. Dans ce contexte, il est à rappeler que nombre de délégués des archs et à leur tête, Hakim Kacimi, avait appelé, il y a quelques jours à la reprise du dialogue dans la perspective d'une participation de la Kabylie sans omettre au passage d'appeler à voter contre le président-candidat. En effet, estiment les observateurs, un boycott fera amplement l'affaire du candidat Abdelaziz Bouteflika dans la mesure où durant sa mandature, il lui est reproché la mauvaise gestion de la crise de Kabylie. Les atermoiements et les tergiversations dans la prise des décisions ont abouti à un dialogue de sourds même si un semblant de dialogue a échoué, renvoyant dos à dos les dialoguistes des archs et les représentants du gouvernement. Le forcing exercé par le gouvernement pour ramener les dialoguistes à la table de négociations n'ont pas trouver un écho favorable laissant craindre un vote-sanction contre le président-candidat. Les mêmes observateurs estiment que deux candidats, Saïd Sadi, dont la parti est fortement implanté en Kabylie et Ali Benflis, pourraient, dans le cas où cette région prendrait part à ces élections, tirer profit de cette situation et enregistrer des résultats au-delà de leurs espérances. D'ailleurs, ces derniers misent sur cette participation qui pèsera lourdement lors du décompte final. L'enjeu étant de taille, Saïd Sadi, très au fait des manipulations en cours a, lors de son meeting à Béjaïa, descendu en flammes les partisans du boycott affirmant «belle et fidèle, la Kabylie votera». Cet enjeu est encore plus important si un 2e tour se confirme où le report de voix jouerait à la défaveur du président-candidat qui fait, contrairement à Benflis, Sadi et Djaballah, dont l'alliance ne fait désormais aucun doute, pratiquement cavalier seul.