Le projet a été adopté par 479 voix contre 101 et 20 abstentions. Le Parlement européen a validé avant-hier, la mise en place, en décembre prochain d'Eurosur, un système de surveillance des frontières de l'Union européenne (UE) avec les pays de la Méditerranée destiné à prévenir les mouvements de migrants. «Ce vote du Parlement européen ouvre la voie à l'entrée en opération d'Eurosur pour la fin de l'année», a expliqué la commissaire européenne en charge de la Sécurité, Cecilia Malmström, dans un communiqué, précisant que le projet a été adopté par 479 voix contre 101 et 20 abstentions. Ce système aura, selon la même source, un aspect de «prévention» et doit permettre «d'éviter des tragédies» comme celle qui vient de se produire sur l'île italienne de Lampedusa, où plus de 300 personnes ont péri dans le naufrage de leur bateau. Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, a demandé que les problèmes posés par les flux de migrants et de réfugiés soient discutés lors du prochain sommet des dirigeants de l'UE, les 24 et 25 octobre à Bruxelles. Eurosur devrait «dans un premier temps se limiter à la Méditerranée, à l'Atlantique sud pour les îles Canaries et à la mer Noire, et se concentrer sur la sécurité intérieure en mettant en relation les autorités chargées du contrôle aux frontières et les autres autorités intervenant dans la sécurité du domaine maritime», a précisé la Commission européenne. «Ultérieurement, ce réseau intégré de systèmes de signalement et de surveillance pourrait être élargi à l'ensemble du domaine maritime de l'UE pour couvrir non seulement des aspects frontaliers, mais aussi toutes les activités maritimes, telles que la sécurité maritime, la protection de l'environnement marin, le contrôle de la pêche et l'application de la réglementation». La mise en place de ce nouveau système intervient quelques jours après la tragédie de Lampedusa, dont le bilan encore provisoire a atteint, hier, 312 victimes. Le 4 octobre dernier, une embarcations transportant près de 500 immigrés clandestin pour la plupart d'Ethiopie et de Somalie, ont péri dans le naufrage d'un bateau de migrants. Le naufrage a suscité un grand émoi international. L'Europe «ne peut pas détourner la tête» des drames de l'immigration comme celui de Lampedusa en Italie, a déclaré, mercredi dernier, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, en visite sur la petite île sicilienne. «L'Europe est avec les habitants de Lampedusa. Le problème de l'un de nos pays, comme l'Italie, doit être perçu comme un problème de toute l'Europe. L'Europe ne peut pas détourner la tête», a déclaré M.Barroso à Lampedusa au cours d'une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement italien, Enrico Letta. «La Commission européenne est convaincue et nous croyons fermement que l'Union européenne ne peut pas accepter que des milliers de personnes meurent à ses frontières. Les défis que Lampedusa et l'Italie affrontent sont des défis européens», a poursuivi M.Barroso, qualifiant le drame de «tragédie sans précédent, qui s'est produite aux portes de l'Europe».