L'Ong française Plate-Forme Migrants et Citoyenneté Européenne (PMC-Europe) a appelé vendredi l'Union Européenne (UE) à "faire respecter" dans chaque Etat membre les droits fondamentaux des migrants et la protection des réfugiés. Cet appel intervient, suite au naufrage sur les côtes italiennes de Lampedusa, le 3 octobre dernier d'une embarcation transportant près de 500 migrants africains, et a fait plus de 300 morts. L'Ong qui a exprimé son "indignation" la suite de ce drame affirme s'inquiéter "de la volonté affichée de l'UE de réduire le débat sur les droit des migrants, réfugiés et demandeurs d'asile". PMC-Europe considère aussi que "l'absence d'une réelle politique d'asile et d'immigration dans l'UE a des conséquences dramatiques", soulignant que les garanties de non-refoulement ainsi que le système assurant les droits des étrangers dans l'UE "tend à se raccourcir, voire parfois à être tout bonnement supprimés par les Etats membres". Elle déclare s'associer aux réseaux de défenses des droits humains pour demander que de nouvelles règles soient adoptées dans l'UE et que les Etats membres soient plus impliqués pour une "meilleure prise en charge" des réfugiés ou des migrants "quelles que soient leurs modalités d'arrivées". L'Ong qui déplore par ailleurs "le peu de moyens" mis en place par l'agence Frontex "chargée de la protection des frontières et non pas de la sauvegarde en mer", demande l'élargissement des missions de cette agence "au respect des droits fondamentaux de l'accueil et la protection des migrants et réfugiés". Elle dénonce en outre le nouveau système "Eurosur" qui permet de détecter les migrants en perdition sans assurer leur retour vers le pays de départ et demande à l'UE d'être "en harmonie" avec les outils européens, en renforçant la démarche de protection des réfugiés ou migrants dans le cadre des instruments existant. L'Ong rappelle aussi que l'UE s'est engagée depuis octobre 2011, dans des négociations, "pour un partenariat pour la mobilité", notamment avec les Etats du Sud et de l'Est de la Méditerranée, avec l'objectif affiché que ces pays tiers soient les "nouveaux garde-frontières de l'Europe". Elle souligne que ce partenariat exigerait de l'union un "réel engagement sur la gestion intégrée des frontières, des flux migratoires et la réadmission des migrants en situation irrégulière en provenance des pays tiers ou supposé avoir transité par les pays du Sud". 302 corps ont été retrouvés après le naufrage jeudi dernier au large de l'ile italienne de Lampedusa, d'un bateau chargés d'immigrés, Erythréens pour la plupart. L'Union européenne a tenu mardi, au niveau des ministres de l'Intérieur des 28 pays membres, une réunion d'urgence consacrée au sujet, à la demande de l'Italie. Celle-ci devait défendre la mise en place de nouvelles solutions communes pour éviter qu'une nouvelle tragédie ne se reproduise. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso a annoncé que l'UE accorderait 30 millions d'euros supplémentaires à l'Italie pour l'aider à gérer les flux migratoires.