Encore une fois il se vérifie que la culture demeure le parent pauvre de ceux qui aspirent à diriger le pays. D'aucuns ne feront d'objection lorsqu'on dit que la culture représente la colonne vertébrale de tout pays. En Algérie, elle est considérée, par nos pouvoirs publics, comme la dernière roue de la charrette, et qui est, malheureusement la pure réalité. Nonobstant les multiples activités culturelles et les programmes tracés par le ministère de la Communication et de la Culture dans le cinéma, le théâtre et les différents cafés-littéraires organisés, force est de constater que ceux-là ne contribuent nullement à la promotion de la culture en Algérie, dans la mesure où le budget, qui lui est consacré ne représente que 0,13% du budget global du gouvernement. Un chiffre qu'on peut se permettre de considérer comme dérisoire, en comparaison de ce qui se fait ailleurs, notamment chez les Européens. Si l'on a choisi de parler, précisément aujourd'hui, du budget de la culture, c'est tout simplement parce que l‘actualité nationale impose un tel sujet. Nous sommes en pleine campagne électorale ; les artistes et créateurs, qui représentent un nombre important de la population algérienne, ont, eux aussi, leur mot à dire le 8 avril. Ce qui signifie que cette pléiade d'artistes lorgne en direction de la culture, le programme de chaque candidat postulant à la présidentielle et s'intéresse, éventuellement, à celui qui se rapproche le plus de ses aspirations et est notamment susceptible de répondre à ses revendications, telles que le statut de l'artiste, la réforme de la culture, le budget..., etc. Nous constatons qu'aucun des six candidats retenus par le Conseil constitutionnel, dont le président-sortant, Abdelaziz Bouteflika, n'a, jusqu'à présent, lors des meetings ou de son passage sur l'Unique, trouvé opportun de consacrer un temps, aussi court soit-il, pour parler de la culture, éventuellement de sa promotion. Aussi, si nous nous référons au programme des candidats, nous trouverons peut-être quelques passages qui évoquent le terme culture comme dans tant d'autres chantiers cités tels que la réforme de la justice, la relance économique, le code de la famille sans toutefois que soit située la place de la culture dans le vécu algérien. A partir de là, nous nous sommes posés la question: pourquoi le politicien a-t-il peur de parler de culture d'une manière générale et la part du budget national qui doit lui être consacré en particulier? Est-ce que les hommes de culture font peur aux politiques? Pour mieux éclairer notre lanterne et celle du lecteur(rice), nous avons relevé une carence dans la Constitution: il n'y est fait aucune référence spécifique à cet aspect important pour la formation de la société. En fait, parmi les 182 articles cités, aucun d'eux ne parle de la culture de manière générale, si ce n'est l'article 38, qui stipule que «la liberté de création intellectuelle, artistique et scientifique est garantie au citoyen». L'on se demande comment on peut promouvoir ce secteur lorsque rien n'est fait en direction de sa valorisation et quand le budget alloué par le gouvernement à la culture est insignifiant. Face à cet état de fait aujourd'hui, et puisque l'occasion de l'élection présidentielle se présente, l'on demande aux candidats de s'exprimer enfin sur ce vecteur important de l'identité nationale. L'on dit bien que pour instaurer un Etat démocrate, il est indispensable que son peuple requière le maximum d'ouverture et la culture est le meilleur signe de la plus-value nationale.