Des images, des citations, des chansons, des vidéos, des blagues,... Tout portait l'odeur de «bouzellouf». Partout où ils sont, les Algériens en millions déjà sur la Toile ont su fêter l'Aïd autrement. Sur les réseaux sociaux. Tous les Algériens abonnés de Facebook l'ont célébré, chacun à sa façon. «Joyeux Aïd Al-Adha!», était la phrase accrochée par tous et pour tous sur tous les murs, dans tous les groupes, sur toutes les pages. Depuis deux jours, chacun a eu droit à son mouton... virtuel. Des images, des citations, des chansons, des vidéos, des blagues,... Tout portait l'odeur de «bouzellouf». Et c'est tout le débat qui s'abat. Le mouton n'a jamais fait parler de lui comme ce fut le cas depuis deux jours maintenant. D'ailleurs, bien avant, il avait gagné la Toile. Des vidéos et photos de combats de moutons étaient publiés. D'autres plus loufoques ont montré des moutons dans des positions insolites. Comme celle d'un mouton accroché sur un balcon, où celles de moutons qui se sont «suicidés» en se jetant d'un balcon. Les prix des moutons qui flambent avaient aussi été «ironisés» grâce à des montages photos. Toutes les blagues et les discussons tournaient autour de cette bête. Néanmoins, le mouton a suscité aussi les plus sulfureux débats entre Algériens de tous bords. «Je souhaite à tous les internautes du monde une très bonne nuit et un joyeux Aïd! Je présente aussi mes condoléances les plus attristées à la suite de la mort de ces millions de moutons victimes de la lame. Que Dieu le Tout-Puissant vous pardonne...mes péchés!», ironise Rachid Yahou. Plus osé, certains considèrent qu'il n'y a quasiment plus de spiritualité chez grand nombre de musulmans. «la pratique de la religion ne se fait plus avec le coeur et l'âme, elle n'est plus une purification de l'âme, mais une perpétuation de traditions souvent archaïques et dépassées. la minorité des musulmans qui se posent des questions, et qui essaient de réfléchir sont piégés par une orientation des sources (les avis contraires à l'ordre établi sont bannis et interdits en Algérie par exemple)», lit-on sur un des murs. Pis encore, des photos de moutons égorgés ont rajouté du sel à tout ce «bouzelouf» virtuel. Thiziri, une internaute active sur Facebook le poste clairement: «Je ne suis pas végétarienne et m'indigne pour autant de la manière dont ces animaux sont abattus...» Thiziri a eu beaucoup de mal quant à ce spectacle du rituel sanglant et absurde. «Je suis une mangeuse de viande, mais j'ai beaucoup de mal avec le rituel juif ou musulman. Je trouve qu'on pourrait se montrer plus humains avec les animaux lors de l'abattage. Tout ceci pourrait se passer hors de la vue des enfants! J'ai enfin beaucoup de mal avec cette banalisation de la vue du sang», s'indigne-t-elle. Des images des plus choquantes ont été postées en continu sur la Toile. Des vidéos de moutons égorgés en direct ont fait le buzz. Certains se sont indignés par ces images. Tandis que d'autres, ont «liké» ces images. Estimant que c'était cela le charme de l'Aïd. Comme dans la vraie vie donc, l'Aïd a suscité des débats sur le sort des moutons. Mais comme dans la vraie vie, tout le monde s'est à la fin souhaité une bonne fête de l'Aïd en s'envoyant des bisous «virtuels». Le charme de l'Aïd a aussi fait son effet sur la Toile...