Plus de 20 personnes ont péri hier dans une explosion dans le sud de la Syrie, au moment où Washington presse l'opposition syrienne, désavouée par les rebelles sur le terrain, de participer à une conférence internationale de paix. Dans le nord-est du pays, plus de 40 combattants ont péri mardi dernier dans des affrontements entre Kurdes d'une part et jihadistes et autres rebelles islamistes d'autre part dans la province de Hassaka. Au moins 21 personnes, dont quatre enfants et six femmes, ont été tuées dans la matinée dans la déflagration survenue près de Nawa, dans la province de Deraa. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne), des militants ont accusé l'armée syrienne d'avoir posé des explosifs sur la route empruntée par la camionnette à bord de laquelle se trouvaient les victimes, tandis que l'agence officielle Sana a indiqué que «21 terroristes ont été tués lorsqu'ils étaient en train de piéger une voiture dans un de leurs repères à Nawa». Le régime tente depuis des mois de repousser l'avancée des rebelles dans cette région stratégique, à la frontière jordanienne et près de la province de Damas. Dans la province de Hassaka, au moins 29 combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant(Eiil) et du Front Al-Nosra, deux groupes affiliés à Al Qaîda, ainsi que d'autres groupes rebelles islamistes ont été tués et 12 combattants kurdes ont péri dans des combats, selon l'Osdh. Depuis plusieurs mois, les Comités de protection du peuple (YPJ, principale milice kurde en Syrie) défendent leur territoire - d'où s'est retirée l'armée - face aux groupes radicaux qui tentent de grignoter leur terrain, selon l'Osdh. Face à cette guerre de plus en plus complexe qui a déjà fait plus de 115.000 morts selon l'Osdh, les Etats-Unis, qui soutiennent l'opposition, ont appelé celle-ci à participer à la conférence de Genève 2 attendue pour la mi-novembre, estimant que sa présence était cruciale, après la décision d'un groupe clé anti-régime de la boycotter. Le Conseil national syrien (CNS), groupe le plus important de la Coalition de l'opposition syrienne, a en effet affirmé dimanche qu'il ne prendrait pas part à cette conférence, refusant de négocier avec un régime qui selon lui est responsable des souffrances endurées par la population en raison notamment des bombardements et du siège des villes rebelles. Cette décision vient porter un coup sérieux à la crédibilité de ces négociations convoquées par les Américains et les Russes. Genève 2 doit reprendre les grandes lignes d'un accord international sur une transition politique en Syrie, signé le 30 juin 2012 à Genève mais jamais appliqué. L'opposition politique, minée par les divisions internes entre les «faucons» du CNS qui refusent toute négociation avant le départ du régime et d'autres plus ouverts à l'idée, fait face également au défi de sa représentativité face à la rébellion sur le terrain, qui se sent de plus en plus abandonnée