Une pléiade d'artistes et de musiciens de différentes générations et divers pays arabes dont l'Algérie prendront part à cette exceptionnelle expérience artistique et culturelle, le 5 novembre prochain dans le cadre de Nour Festival of Arts, à Londres. «Le Monde arabe est souvent perçu ou représenté comme un ensemble homogène avec une identité unique, la réalité est tout autre. Plusieurs voix se conjuguent et gagnent à être entendues. Sans mentionner les diversités et variétés de visions, traditions, cultures, langues et dialectes au sein d'un même pays.» C'est partant de ce postulat que l'événement culturel et artistique Crossways / Al Multaqa conçu sous l'égide de Le Collectif Riffy Arts et le magazine Love is the Law sera présenté le 5 novembre prochain dans le cadre de Nour Festival of Arts, à Londres. Une soirée qui se déclinera sous forme d'échanges et de dialogue intergénérationnels et interculturels entre plusieurs artistes originaires de divers pays arabes. «Crossways a pour but d'illustrer cette mosaïque à travers ce forum créatif, conçu comme une plate-forme de dialogue où le public est invité à naviguer dans le Leighton House Museum à l'aide d'une carte -créée sur mesure- qui leur permettra de voir les points de rencontre (d'où le terme «Al Multaqa») entre les différents artistes de cette région (ou de la diaspora) dévoilant leur différences et similarités», précise-t-on sur le dossier de presse. Cet événement qualifié d'«éphémère, intergénérationnel et transfrontalier» présentera des oeuvres d'art contemporain d'artistes originaires de diverses régions du Monde arabe, notamment la Palestine, le Liban, le Maroc, l'Algérie, l'Egypte et le Bahreïn. Il se traduira aussi sous la forme d'installations vidéo, art graphique, peinture, art performance et musique. A l'affiche de Crossways, une pléiade d'artistes aussi bien émergents que connus et reconnus comme Hassan Hajjaj (Maroc) et Larissa Sansour (Palestine). De talentueux musiciens seront également à l'affiche, à l'instar de Yadi (anglo-algérienne), Zaiio (rappeuse marocaine), Simo Lagnawi (le chanteur de Gnawa le plus célèbre au Royaume-Uni) et une invitée spéciale qui jouera une sélection de morceaux exclusifs, la célèbre Maroco-égypto et Belge, Natacha Atlas. Le but sera de créer un «croisement» en réunissant plusieurs artistes qui collaboreront sur une chanson. Ce qui donnera naissance à un paysage sonore exceptionnel générant une fusion de musique populaire contemporaine, rap/hip hop, gnawa et jazz. Aussi, de nombreux artistes prendront part également à cette expérience sous diverses façons notamment par l'art vidéo et la photographie grâce à Larissa Sansour de Palestine, Youmna Chlala du Liban, Riffy Ahmed du Bahreïn et Hassan Hajjaj du Maroc, la Sound Installation via Oomk Zine, la performeuse algérienne Sarah El Hamed, mais aussi les deux talentueux graphistes algériens, Walid Bouchouchi et Mourad Krinah, la peinture grâce à Mo Negm d'Egypte et enfin le textile de la Marocaine Soukaïna El Idrissi. Pour info, cette initiative est un peu le fruit de cogitation de cette boulimique d'art et de création, à savoir Sarah El Hamed qui se plait de passer souvent des coulisses à la scène et de l'ombre à la lumière avec une aisance inouïe. L'artiste qui vit entre Paris et Londres s'est essayé tôt, d'ailleurs à l'art lyrique avant de prendre goût à la poésie, la littérature puis plus tard au théâtre. C'est tout trouvé, car en combinant ces terreaux artistiques qu'elle en fera plus tard sa matière grise première, sa matrice et cheval de bataille au quotidien en fomentant constamment des projets et tout en s'occupant de leur promotion, et organisation. Détentrice d'une Licence en information et communication (mention Médiation culturelle) à l'Université Paris VIII en 2006, la voilà qu'elle organise en Algérie, son premier projet d'échange culturel financé par le ministère de la Culture algérien alors qu'elle n'a que 19 ans et ce, dans le but de consolider un pont artistique avec le pays d'où sont originaires ses parents. Ce projet fait naître en elle une curiosité et un vif intérêt pour ce pays et les échanges interculturels. A Londres où elle étudie, elle découvre et explore un autre médium, la Art performance et s'y essaie pour la première fois en 2007 avec une oeuvre qu'elle écrit elle-même: Alice Pan, et la présente à Paris, en collaboration avec Riffat Ahmed (artiste visuelle anglaise) avec laquelle elle collabore encore sur d'autres oeuvres et projets comme Clairobscur, à Alger en 2009. A cette période, elle fonda La Maison de Poupées, une association culturelle qui oeuvre pour les échanges interculturels et la promotion d'artistes émergents dans la zone Euro-Maghreb. Aujourd'hui, elle organise et participe à des événements d'art contemporain (expositions et spectacles) comme Picturie générale en janvier 2013 (à Artissimo, Alger) tout en développant sa pratique artistique et sa carrière de «performeuse». Avec Riffat Ahmed elle co-produit ainsi le spectacle Crossways / Al Multaqa en prenant le pari d'être à la fois chef d'orchestre et soliste, en présentant, lors de cette soirée de dialogue créatif entre divers artistes issus du Monde arabe, une performance sur les superstitions et les croyances mystiques. A saluer.