Brahimi reprend son bâton de pèlerin Au moment où M.Brahimi effectuait cette tournée, un attentat meurtrier a secoué Damas. L'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a rencontré hier, le ministre des Affaires étrangères égyptien Nabil Fahmy au Caire, lors de la première étape d'une tournée régionale destinée à préparer la conférence de paix dite Genève 2. L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe a ensuite rencontré hier, matin Nabil al-Arabi, secrétaire général de l'institution panarabe basée au Caire. Devant la presse, M.Brahimi a plaidé pour une "nouvelle république de Syrie" et a exprimé son espoir que cette conférence de paix, déjà maintes fois repoussée, puisse avoir lieu, en ajoutant que "l'Egypte y tiendrait son rôle naturel de pays pivot dans la région". De son côté, M.Fahmy a réaffirmé que son pays soutenait "une solution politique"à la crise syrienne, insistant sur la nécessité d'assurer aux Syriens "une vie libre, démocratique et digne" dans le respect de "la souveraineté et de l'unité" du pays. Après Le Caire, M.Brahimi doit se rendre en particulier à Damas et à Téhéran, selon sa porte-parole Khawla Mattar, pour évoquer le conflit qui a fait depuis mars 2011 plus de 115 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Alors qu'aucun des belligérants ne prend le dessus, la communauté internationale, Russes et Américains en tête, s'efforce de réunir autour d'une même table régime et opposition pour tenter de trouver une solution politique. Un responsable syrien a évoqué la date des 23 et 24 novembre, tandis que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a parlé de la deuxième moitié de novembre. La tenue de cette conférence a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccords sur les participants et sur les objectifs. Le régime exclut tout départ anticipé du président Bachar Al-Assad, alors que l'opposition en exil rejette toute transition prévoyant son maintien au pouvoir. Profondément divisée, elle doit décider la semaine prochaine à Istanbul de sa participation à "Genève 2. Au moment où M.Brahimi effectuait cette tournée, la banlieue de Damas a été frappée hier, par un nouvel attentat meurtrier. Un attentat "terroriste" a frappé l'entrée de la ville pro-régime de Jaramana, blessant 16 civils, a rapporté l'agence officielle Sana. L'Obser-vatoire syrien des droits de l'homme (Osdh) a fait état pour sa part de 16 soldats et 15 rebelles islamistes tués dans cet attentat. Selon cette ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales, l'attentat a été perpétré par un kamikaze du Front Al-Nosra, un groupe jihadiste affilié à Al Qaïda. Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain John Kerry participera lui mardi à Londres à une réunion des "Amis de la Syrie", les pays soutenant l'opposition (dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie et l'Arabie Saoudite) pour discuter de la conférence baptisée Genève 2. Celle-ci s'annonce compliquée, d'autant que l'opposition est profondément divisée sur la question de sa participation, tandis que les deux camps restent en total désaccord sur le sort du président Assad en cas de transition. Condamnant le siège par l'armée de plusieurs banlieues, les Etats-Unis ont pressé le régime de permettre l'accès à des convois d'aide pour les civils pris au piège des combats, notamment dans des zones contrôlées par les rebelles à la périphérie de Damas. Il y a un "nombre sans précédent d'enfants qui meurent de maladies liées à la malnutrition (...) à quelques kilomètres du palais de Bachar al-Assad", a déploré vendredi, la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki. Le fait que le régime empêche la livraison d'aide humanitaire à des milliers de civils manquant de nourriture et de médicaments est "inadmissible", a-t-elle ajouté. Les tentatives de parvenir à une solution diplomatique au conflit interviennent un peu plus d'un mois après la conclusion d'un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, au moment où les Etats-Unis menaçaient de mener des frappes après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac), chargée de superviser la destruction de cet arsenal, a annoncé avoir vérifié 14 des plus de 20 sites signalés par Damas. Une vidéo diffusée vendredi soir par la télévision d'Etat syrienne -qui ne précise pas où ni quand elle a été tournée- montre des inspecteurs portant des masques et des casques de protection en train de démanteler des tuyaux à la tronçonneuse et un bulldozer détruisant des réservoirs. Alors que M.Kerry a assuré que les armes chimiques syriennes pourraient être "convoyées par bateau en dehors de la région" pour être détruites en toute sécurité, la Russie a jugé hier cette proposition prématurée.