Les travailleurs du secteur éducatif de Béjaïa sont appelés, à compter d'aujourd'hui, à observer 3 jours de grève et ainsi répondre au rassemblement de protestation qui aura lieu demain devant le siège de la tutelle. Dans une déclaration rendue publique à l'issue de la réunion de son conseil de wilaya, le Sete (Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation) justifie ce débrayage par le fait que «le préavis de grève ouvert déposé au niveau de la DE ne semble pas inquiéter» et fait état de 80 débrayages enregistrés depuis le début de l'année scolaire dans le secteur de l'éducation. Pour le Sete «les travailleurs sont asphyxiés par un quotidien qui ne désemplit pas de problèmes». Dans ce même document, les syndicalistes font part de quatre réunions tenues avec la tutelle qui «ont certes réglé quelques problèmes individuels et collectifs», mais «rien n'a avancé sur l'essentiel», lit-on encore dans cette déclaration qui comprend, par ailleurs, une panoplie de revendications socioprofessionnelles la surcharge des classes, le déficit de 1700 postes budgétaires, le logement des travailleurs, etc. Ce mouvement de grève de trois jours n'a pas été sans provoquer des réactions. En effet, le mouvement de femmes de Béjaïa a appelé demain à une marche à Béjaïa pour dénoncer «la prise en otage des enfants scolarisés». Le syndicat rival, le Satef a, de son côté accusé le Sete d«'être responsable de la gestion opaque et désastreuse des oeuvres sociales» et qualifié les acquis du Sete de «pseudoacquis, d'illusoires et de mensonge consommé». Cette action de protestation qui intervient dans une conjoncture marquée par une insécurité grandissante, risque de ne pas être au goût des coordinations au mouvement citoyen qui ont décrété, pour rappel, la protection des enfants. Le Sete avait fait l'objet d'une exclusion du mouvement citoyen. La réussite de l'action de protestation demeure toutefois incertaine devant la réaction des uns et l'opposition des autres. Nous y reviendrons.