Selon un rapport élaboré par le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. L'accident technique survenu au complexe GNL de Skikda au mois de janvier dernier a servi de leçon pour les autorités algériennes pour construire une politique de maîtrise des risques inhérents au secteur de l'industrie. Selon un rapport élaboré par le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, plus de 60 installations industrielles en Algérie sont classées à hauts risques. Pourtant «le progrès technologique, associé à l'accélération de l'urbanisation, autour des installations industrielles dangereuses, a donné naissance, dès les années 60, à la notion de la maîtrise du risque industriel». C'est ce qu'a déclaré M. Sofiane Boussoualem, directeur central HSE (santé, sécurité et environnement), dans sa communication présentée hier à l'hôtel El-Aurassi lors de la conférence sur la sécurité industrielle et le contrôle technique réglementaire dans le domaine de l'énergie et des hydrocarbures. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, dans son discours d'ouverture, a appelé les entreprises activant dans les domaines énergétiques à inscrire la sécurité industrielle dans leurs priorités. «Car, dira-t-il, les risques ne peuvent être minimisés qu'avec la promotion, la formation et la certification des employés. Les entreprises doivent aussi accorder davantage d'attention aux spécifications techniques de leurs installations en créant une banque de données et développer également les procédures de gestion.» Il a indiqué, en outre, qu'«afin de renforcer les cadres techniques et institutionnels ainsi que la coordination intersectorielle en matière de sécurité et de prévention des risques et de gestion des catastrophes, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi élaboré par le ministère de l'Environnement et qui sera présenté incessamment à l'Assemblée populaire nationale». Par ailleurs, M.Chakib Khelil a expliqué qu'une circulaire spécifique aux installations classées à hauts risques, élaborée en septembre dernier, est actuellement en cours d'enrichissement par tous les ministèress impliqués. Cette circulaire «prévoit de conditionner, dans le futur, la création de nouvelles installations industrielles dans le cadre de l'élaboration d'une étude des dangers, l'impact environnemental et un plan de prévention». M.Jean Marc Fert de la société SGS, dans sa communication portant sur les risques industriels et les équipements sous pression, s'est basé sur une méthodologie américaine, appelée RBI (Risk based inspection). «Le principe est de positionner, au sein d'une matrice de criticité un équipement ou un ensemble d'équipements en combinant la probabilité ou la gravité d'une défaillance» a-t-il expliqué. Dans la même optique, M.Fert a insisté sur le fait que les services d'inspection des industries chimiques et pétrolières doivent faire des analyses de criticité de leurs installations qui déboucheront sur des plans d'inspection. Enfin, plusieurs autres thèmes ont été abordés lors de cette conférence dont le «suivi réglementaire au sein du complexe des matières plastiques de Skikda», «le risque lié à l'activité des hydrocarbures», etc.