Benflis avance des pions importants dans sa stratégie de campagne. Le candidat Ali Benflis a durci le ton vis-à-vis de son rival Bouteflika en déclarant que ce dernier «veut fausser le jeu», car il commence à douter de sa victoire. «On incite les gens à frapper nos militants, on arme des gens et on fait appel à des perturbateurs professionnels», dira-t-il face à une assistance venue nombreuse dans cette localité, qui a vu le député FLN Benhamadi rejoindre le camp de Bouteflika. «Sa politique, c'est moi ou la terre brûlée. Je passe où je fausse le jeu, voici en résumé l'état d'esprit du président-candidat qui veut «précipiter l'Algérie dans le ravin». Pour Benflis, le jeu commence «à chauffer et la victoire est proche: c'est comme un match de football. Il faut gagner par au moins 6 ou 7 points. On ne doit pas tomber dans le piège de la provocation et annuler le match.» Prenant à témoin l'opinion nationale et internationale sur les graves dérapages qui peuvent surgir, Benflis a indiqué que le bateau de Bouteflika commence à vaciller: «J'en fais porter l'entière responsabilité à Bouteflika si les dérapages surviennent ces jours-ci. Les forces de sécurité sont entre ses mains et il doit veiller à ce que les biens et les personnes soient protégés.» Il ajoutera que «l'armée n'acceptera pas la violence physique». A Bordj Bou-Arréridj qui a réservé un accueil à la hauteur de ce qui s'est produit ces derniers jours à Jijel ou à Béjaïa, Benflis avance des pions importants dans sa stratégie de campagne. Une autre wilaya a offert son charme à Benflis : M'sila. Plus de 10.000 personnes ont répondu à l'appel du candidat. La salle Mohamed-Boudiaf a assisté à un événement sans précédent dans l'histoire de cette wilaya. A l'évocation de feu Mohamed Boudiaf qui porte le nom de la salle omnisports, la salle a répondu présent aux engagements de Benflis sur les différents chantiers qu'il compte ouvrir s'il est élu. Un discours politique a prévalu lors de cette étape. Il annoncera à l'assistance qu'il rencontre de plus en plus de soutien et qu'«une marée humaine» envahit ses meetings «là où je passe». A Bordj Bou Arréridj, l'étape matinale, Ali Benflis a rencontré un énième accueil triomphal. Alerté par les événements d'Illizi, la salle a été quadrillée par un impressionnant dispositif de sécurité. Prenant la parole, il annoncera à partir de cette wilaya que «les choses vont se décanter». Il reprend la formule devenue célèbre de Boudiaf: «Où va l'Algérie ?» Il racontera deux anecdotes qui renseignent sur l'avenir de ce pays si celui-ci continue à être dirigé par son rival. La réponse à la question posée «où va l'Algérie?», Benflis demandera à l'assistance de choisir le 8 avril prochain entre «rester en l'état actuel» ou bien provoquer «le changement salutaire». L'étape de M'sila qui constitue la 28e halte de Benflis a boosté le candidat qui est apparu offensif et plein d'allant.