Plusieurs ministres du cartel pétrolier ont approuvé cette décision L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) réduira bien, à partir d'aujourd'hui, d'un million de barils par jour sa production. C'est ce qui a été décidé hier par le cartel pétrolier lors de la réunion tenue dans la capitale autrichienne, Vienne. En effet, les ministres de l'Opep étaient convenus, le 10 février dernier à Alger, de diminuer de 2,5 mbj de sa production, consistant en l'élimination en mars d'une surproduction estimée à 1,5 mbj avant de baisser d'1 mbj ses quotas de production au 1er avril, à 23,5 mbj. Plusieurs ministres du cartel pétrolier ont approuvé cette décision. On cite les ministres de l'Energie de l'Algérie, Chakib Khelil, du Qatar, Abdallah Ben Hamad Al-Attiyahet, et du Koweit, cheikh Ahmad Fahd Al-Sabah. Ces derniers ont confirmé que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mettrait en oeuvre la décision prise à Alger. Pour rappel, cette baisse décidée à Alger et applicable à partir d'aujourd'hui équivaut à près de 4 % du total de la production des dix membres de l'organisation (Irak étant hors quotas). Certaines délégations, dont celles du Koweit, Emirats arabes unis, Indonesie, Qatar et Nigeria, ont appelé au report de la décision d'Alger pour donner le temps au marché pétrolier international de retrouver un certain équilibre avant la prochaine conférence ministérielle de l'Opep prévue pour juin prochain dans la capitale libanaise. «Les réductions de la production devraient être différées jusqu'à la réunion de Beyrouth en juin. C'est une manière de coopérer avec les consommateurs. L'Opep doit s'engager à respecter les prix dans le cadre de la fourchette de référence de 22-28 dollars le baril adoptée en 1999» a suggéré le ministre de l'Energie koweïtien, M.Ahmad Fahd Al-Sabah. Le ministre saoudien, M.Ali Ben Ibrahim Al-Nouaimi, a déclaré hier au quotidien arabe El Hayat, concernant la flambée des prix du carburant aux Etats-Unis, que «les prix élevés de l'essence dans ce pays n'étaient pas la conséquence d'une pénurie de pétrole sur le marché international». M.Nouaimi a expliqué cette flambée des prix par «le nombre croissant de voitures» et l'absence de «construction, depuis longtemps, de nouvelles raffineries». Selon un analyste de la banque Barclays Capital, à Londres, «il ne fait aucun doute que l'Opep doit réduire de façon significative sa production de façon à empêcher une très forte progression des stocks lors du deuxième trimestre». Cet analyste fait remarquer qu'une réduction plus forte que ce qui est actuellement prévu «pourrait même être une bonne décision». Cependant, pour nombre d'autres analystes, une baisse trop forte visant à éponger les surplus de la production de l'Opep, risque de «laisser le marché à découvert une fois que le demande saisonnière reprendra au quatrième trimestre». Ainsi, les cours du pétrole se repliaient hier, après-midi, à Londres après l'annonce du maintien de la décision de l'Opep de réduire sa production d'un million de barils par jour au 1er avril. Il est à rappeler, enfin, que le prix officiel du panier de l'Opep s'est établi à 31,70 dollars le baril mardi, contre 31,13 dollars lundi, selon l'agence de presse de l'organisation «Opecna».