Depuis quelque temps, le nom de Mourad Louadah apparaît régulièrement dans les affaires liées au sport. Ce n'est pas par hasard si l'homme s'y est investi. Il n'a fait que retourner vers un milieu qui a bercé son enfance et pour lequel il a toujours voué de la passion. «Je suis un enfant du quartier de Clairval qui est situé, comme vous le savez, non loin du Complexe olympique. J'ai, donc, vécu près de ses installations et il n'y pas un coin que je ne connaissais pas. Mais s'il y a un endroit où je me sentais bien, c'est le parcours du golf de Dely Ibrahim. Etant gamin, j'y passais des journées entières. Cela m'a permis de côtoyer beaucoup de gens mais aussi de faire du sport à travers les sentiers vallonnés du parcours. J'ai touché à toutes les disciplines. J'ai, particulièrement, pratiqué le marathon. J'ai participé à de nombreuses courses à travers le pays dont la dernière a été le marathon des dunes de Timimoun. Cet amour particulier pour l'athlétisme a fait que j'ai été amené à diriger la section athlétisme de l'IRB Birmandreïs.» Ce passage par cette structure lui a permis de se faire une idée du monde de la gestion du sport en Algérie mais il était à cent lieues de penser qu'un jour il viendrait à diriger son propre club. «Il y avait à Birmandreïs un club dont le sigle est le FCB (Football Club de Birmandreïs) qui périclitait. Un jour, des jeunes du quartier sont venus me voir pour me demander de leur venir en aide. Je n'ai pas accepté tout de suite. J'ai demandé au préalable qu'on fasse voir les comptes du club parce que je savais que le drame dans le football algérien, dans le sport d'une manière générale, les contrôles étaient inexistants. On y vit dans une opacité totale. Lorsque j'ai eu ces comptes sous les yeux, j'ai eu la certitude que le FCB était proche de la disparition.. A partir de ce moment-là, que me restait-il à faire ? Abandonner ou bien foncer tête devant ? J'ai choisi la seconde option car si je n'avais pas accepté, le FCB aurait cessé de vivre et ses 130 jeunes joueurs licenciés auraient été jetés dans la rue. Aujourd'hui, j'ai la fierté de dire que le FCB est un club stable qui joue pour l'accession en Régionale 2 au bout de quelques années d'existence alors que des clubs nettement plus anciens que lui n'ont pas le même objectif. J'ai, surtout, mis un point d'honneur à doter le club d'une base solide en matière d'organisation que beaucoup d'équipes à travers le pays n'ont pas. Aujourd'hui, également, le club se prévaut d'avoir 165 joueurs et dans les années à venir, je songe à lancer une section d'athlétisme. En tout cas, il est là et il active pour le bien de la jeunesse de Birmandreïs.» Mais Mourad Louadah, ce n'est pas que le FCB. Le jeune homme d'affaires est là où on le sollicite pour peu que cela aille dans le sens d'une mission noble. «J'aide les associations culturelles, j'aide d'autres associations sportives car elles représentent un facteur d'épanouissement pour les jeunes. Grâce au sponsoring sportif, je peux intervenir et à ce sujet je me dois de dire que le législateur a bien fait de rehausser le barème de ce sponsoring. Sachez qu'il y a quelques années, il était, à peine de un million de dinars. La nouvelle loi de finances vient de le porter à dix millions de dinars. Le sport algérien pourra en tirer d'énormes profits.» Son retour dans le football lui a permis de connaître énormément de personnes mais il y en a une qui semble l'avoir fasciné. Il s'agit du président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua. «Je viens d'apprendre qu'il aurait l'intention de démissionner. Voilà encore une autre absurdité de notre sport qui ne sait pas garder en son sein ses meilleurs éléments. Grâce à Raouraoua, le football algérien a reconquis ses lettres de noblesse. Il est écouté et respecté à l'échelle mondiale et africaine. C'est aussi grâce à lui que l'Algérie a réussi pour la première fois de son histoire à avoir un siège au bureau exécutif de la CAF. C'est grâce à lui, enfin, que l'équipe nationale a réalisé une grande CAN en Tunisie. J'ai appris que l'équipe nationale ne dispose pas de centre de regroupement. J'ai appris aussi qu'on hésitait à débourser de l'argent pour engager un entraîneur étranger. On est, ainsi, en train de lui mettre des bâtons dans les roues et le pousser à quitter la scène. Je peux vous assurer que si on le laisse partir, le football algérien sera promis à une nouvelle chute et il ne relèvera pas de sitôt la tête. Des hommes comme lui sont rares. Savez-vous, par exemple, qu'en Tunisie, lors de la CAN, c'était lui qui payait de sa poche sa propre prise en charge? Je ne suis pas en train de lui faire de la promotion, ses actes sont là pour témoigner de ce qu'il a fait. Il faut absolument le dissuader de partir car il a sauvé le football algérien.»