l'Algérie a adhéré aux efforts internationaux dans ce domaine par l'harmonisation de son arsenal juridique. Un séminaire sur la modernisation du droit et des pratiques judiciaires et d'investigations en matière de lutte contre la corruption en Algérie et en France, organisé par l'Office central de répression de la corruption (Ocrc) en partenariat avec l'ambassade de France en Algérie, a débuté hier à Alger. La séance d'ouverture de ce séminaire de trois jours s'est déroulée en présence du secrétaire général du ministère des Finances, Miloud Boutaba, représentant du ministre, du directeur général de l'Ocrc, Abdelmalek Sayeh, et de l'ambassadeur de France en Algérie, André Parant. Les participants d'Algérie et de France débattront sur plusieurs thèmes autour des législations des deux pays en matière de lutte contre la corruption dont les techniques d'enquêtes et d'identification des comptes bancaires et la saisie et gel des avoirs ainsi que les voies et moyens de coopération possible. Dans une allocution lue en son nom par M. Boutaba, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué que «la corruption constitue aujourd'hui plus que jamais un phénomène criminel grave qui gangrène les économies des Etats et freine leur développement». En raison de sa portée régionale et internationale, la corruption, selon M. Djoudi, «n'est plus seulement une question interne pouvant être endiguée par des lois et des mécanismes nationaux, mais aussi elle dépasse les frontières et devient une préoccupation de la communauté internationale qui s'attache davantage au renforcement de la coopération internationale et bilatérale pour y faire face». Affirmant la préoccupation de l'Etat algérien par la lutte contre la corruption dans toutes ses formes, le ministre a rappelé que l'Algérie a adhéré aux efforts internationaux dans ce domaine par l'harmonisation de son arsenal juridique et la création d'organismes indépendants spécialisés dont l'Orcr qui a été inauguré officiellement le 3 mars 2013. Le séminaire se veut une tribune pour la pensée juridique et une occasion pour la promotion et le renforcement de l'entraide entre les services spécialisés en Algérie et en France et constitue «un espace pour l'échange d'expériences et le rapprochement des points de vue dans le cadre des lois internes et des conventions des Nations unies signées dans ce contexte». M.Sayeh a rappelé les missions assignées à l'Ocrc parmi lesquelles la promotion de la coordination et l'entraide avec les autres institutions spécialisées en la matière et le développement de l'échange bilatéral et international dans son domaine de compétence. Concernant le séminaire, il a fait savoir qu' «il est intervenu au moment où nous avons plus que jamais besoin d'échange d'informations entre experts des deux pays pour bénéficier des expériences des uns et des autres, notamment dans le domaine des techniques et des procédures suivies dans les enquêtes pour parvenir à la matérialisation des preuves, à la protection des deniers publics et à la mise en place des règles de transparence dans la gestion». M.Sayeh a ajouté que les participants s'attacheront aussi à «identifier les domaines de coopération entre les deux pays et à mettre en place des mécanismes pour sa concrétisation à travers un programme ambitieux qui rehaussera le niveau professionnel des cadres engagés dans la lutte contre la corruption». De son côté, l'ambassadeur de France en Algérie a indiqué que ce séminaire était «le fruit d'une étroite coopération entre l'Office central de répression de la corruption et les services de l'ambassade», relevant, par ailleurs, que la corruption est un «phénomène universel qui affecte les pays et les sociétés dont la lutte ne peut se faire que dans un cadre international». Enfin, il est essentiel de relever un autre point qui a entaché l'image de l'évènement: la presse privée est carrément interdite de couvrir l'événement. «Nous avons reçu instruction de ne laisser rentrer que les journalistes issus des médias publics», nous indique-t-on à l'entrée du ministère.