Le vieux parti de l'opposition en mode silencieux sur tout ce qui se rapporte à l'actualité politique brûlante, semble être branché sur d'autres considérations. Après sa conférence économique et sociale organisée le 27 septembre, le FFS s'apprête à tenir une convention nationale sur l'énergie les 31 octobre et 1er novembre prochains à Alger. Le rapprochement avec les cercles du pouvoir a été déjà décelé par les observateurs à travers l'invitation et l'échange des amabilités et éloges entre Mohand Amokrane Chérifi, membre de l'instance présidentielle et Mohamed Seghir Babès, invité de marque à cette conférence. Saâdani a, de son côté, reçu une invitation du FFS pour prendre part à la convention nationale sur l'énergie. Après 50 ans d'opposition farouche au pouvoir en place, le FFS semble changer le fusil d'épaule ou baisser les armes. Ainsi, le FFS qui se déclare contre le branle-bas de combat et remue-ménage observés à la veille de l'échéance électorale, ne s'affiche pas moins avec des proximités autrement encombrantes cachant mal ses nouvelles orientations. Ceci est d'autant plus vrai que cela constitue une première dans les annales des activités du FFS. C'est la première fois que le FFS fait honneur à un secrétaire général du l'ex-parti unique. A la lumière de ce qui se «trame» et l'ajustement du discours de cette formation, le FFS aura du mal à camoufler le changement, le revirement et la variation nette dans sa ligne politique. Malgré la proximité des joutes pour la succession au fauteuil du palais d'El Mouradia doublée d'un statu quo et d'un flou total caractérisant la scène politique, le vieux parti de l'opposition ne juge toujours pas utile de se prononcer. La lettre de Saâdani à Aït Ahmed est interprétée comme un indice éclatant dévoilant la nature du rapport «énigmatique», qui serait scellé entre le FFS et le pouvoir en 2012. Cette lettre constituerait une preuve irréfutable d'un deal passé entre le pouvoir et le FFS, indique-t-on. Dans sa missive, Saâdani exprimait sa reconnaissance et celle du Président Abdelaziz Bouteflika envers le chef historique du FFS, avant de l'inviter à une rencontre. Jusqu'ici, Hocine Aït Ahmed n'a pas jugé utile de répondre officiellement à cette sollicitation du SG du FLN. A quoi rime ce soi-disant «marchandage entre le FFS et les partisans du 4e mandat, suggéré par les médias? Le FFS semble saisir, on ne sait quelle opportunité maintenant et en cette conjoncture hautement électoraliste pour réclamer le statut de martyr pour ses militants qui sont morts entre 1963 et 1965 et une indemnisation pour les autres qui sont toujours vivants et les ayants droit. Les détracteurs de cette formation n'ont pas manqué de voir et d'assimiler cette initiative pour la réhabilitation des anciens de 1963, à une des clauses contenues dans ce supposé deal passé avec le pouvoir. Le FFS qui boycottait les élections depuis 2002, a créé une grande surprise avec sa participation aux élections législatives de 2012. Le retour du FFS dans l'arène électorale intervenant dans le contexte des révoltes arabes a suscité des interrogations et des soupçons. Du côté du FFS, la participation «tactique» du parti aux législatives s'expliquait par «la volonté du FFS de faire entendre sa voix». Auparavant, le retrait du l'ancien président de la Laddh, une organisation proche du FFS, de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cndc) regroupant des syndicats, des organisations de la société civile et des partis politiques, a fait également des vagues. Pour certains, même la revendication relative au retrait de l'armée de la scène politique, constamment réclamée par le FFS serait satisfaite à travers les nouveaux changements opérés par le chef de l' Etat au sein de cette institution. Enfin, cet état des lieux a drainé dans un sillage une véritable crise au sein du parti, divisé en clans.