Photo : Riad Par Ghada Hamrouche Le Front des forces socialistes (FFS) n'annoncera pas sa participation aux prochaines élections législatives le week-end prochain. Le secrétariat national du parti aurait besoin de plus de concertations pour prendre la décision définitive. La participation du FFS, comme pressentie par les observateurs de la scène politique algérienne et les connaisseurs du parti, ne sera connue officiellement qu'en début du mois prochain. Une décision qui émanera du conseil national du parti. Lequel tiendra, pour ce faire, une réunion extraordinaire le 02 mars prochain, avec ce seul ordre du jour. Si certains évoquent des hésitations de cette formation politique à entrer en lice aux Législatives du 10 mai, pour d'autres, l'alignement du vieux parti d'opposition au prochain scrutin est un secret de Polichinelle. Et pour cause ! La déclaration du leader du parti lue à la fin des travaux de la Convention nationale le week-end dernier, même si elle laisse la balle dans le camp des militants du FFS, soutient qu'«aucun boycott ne peut assurer qu'il constitue une alternative efficace à la participation». L'orientation du Zaïm faite, il ne reste au secrétariat national qu'à la suivre et à trancher les fâcheuses questions de modalités de participation. Le parti d'Aït Ahmed, décidé à sortir de l'inertie à laquelle il était contraint, semble aborder un moment décisif de son histoire. Reconnaissant que les prochaines législatives ne seront pas ouvertes, le FFS ne cache pas ses autres appréhensions. Tout boycott, estime le parti d'Aït Ahmed, ne saurait que laisser la porte ouverte à l'aventure où le régime et sa clientèle demeureront les seuls maîtres du jeu.Le vieux parti d'opposition, toutes proportions gardées, juge qu'il n'est pas trop tard pour faire du scrutin législatif du 10 mai, une opportunité réelle pour amorcer le changement. «Il n'est pas trop tard pour qu'elles constituent une voie possible pour initier le changement démocratique et à terme un mécanisme constitutionnel plus transparent, plus prévisible, donc plus rassurant. Un mécanisme qui replacerait la souveraineté populaire au cœur de la légitimité politique. Il est encore possible qu'elles permettent l'élection d'un Parlement représentatif où un début de pratique de séparation des pouvoirs serait envisageable et où la responsabilité politique aurait droit de cité», explique le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, dans son intervention devant les militants du parti.Le FFS, qui boycotte les scrutins législatifs depuis 1997, soit 15 longues années, s'oriente vraisemblablement vers une participation. La base du parti ne s'y opposant plus, les partisans de la participation à la direction font valoir la nécessité d'offrir au parti la tribune politique que serait la future Assemblée populaire nationale, pour faire entendre la voix de l'opposition démocratique et expliquer ses positions. La participation du FFS, si elle venait à se confirmer, pourrait contribuer à redistribuer les cartes. Le jeu ne se limitera plus, alors, au pathétique binaire partis du pouvoir - partis islamistes. Le parti d'Aït Ahmed aura, du même coup, affirmé sa fidélité à son fameux «Ni république intégriste ni Etat policier», scandé par ses partisans lors d'une historique marche au lendemain du premier tour du processus électoral avorté du 26 décembre 1991.