«L'emblème national, c'est sacré» Des citoyens veulent renouer avec la tradition, en déployant, les jours de fête, l'emblème national au-dessus de leurs balcons, mais beaucoup avouent ne pas savoir auprès de quel organisme ils peuvent se le procurer. Il est loin le temps où les Algériens déployaient fièrement le drapeau national au-dessus de leurs balcons pour célébrer des dates marquantes telles que le 1er Novembre 1954 ou le 5 Juillet 1962. En ce temps-là, les citoyens étaient nationalistes et l'emblème national était sacré pour eux, tout comme l'hymne national du reste. Malheureusement, cette habitude et surtout cet amour pour le drapeau se sont étiolés avec le temps, laissant place à une nouvelle mentalité où les citoyens sont devenus moins nationalistes et moins respectueux des traditions. Hormis les ministères, les assemblées élues et les entreprises et organismes publics, rares sont les sociétés ou citoyens qui s'affichent réellement en déployant l'emblème national durant les jours de fête. Certes, il y a encore des Algériens qui essaient de perpétuer la tradition, à l'image de cette famille de la commune d'Alger-Centre qui affirme que depuis l'indépendance, elle célèbre régulièrement les fêtes du 1er Novembre et du 5 Juillet, en ornant le fronton de son immeuble du drapeau national, mais ils ne sont pas très nombreux par rapport à ceux qui boudent ces deux dates pourtant marquantes de l'histoire de l'Algérie. Qu'à cela ne tienne, des citoyens nous ont rendu visite pour leur indiquer l'adresse de l'organisme qui confectionne le drapeau national. Une question à laquelle nous n'avons pas pu, sur le moment, répondre, partant du postulat que l'emblème national ne se vend pas et que l'organisme chargé de sa confection le distribue uniquement aux organismes officiels. C'est ce que nous a confirmé une élue de la commune d'Alger-Centre, lors de la visite que nous lui avons rendue, hier, à son bureau. «L'emblème national, c'est sacré. Il ne se vend, ni s'achète. C'est l'Etat qui se charge de sa confection et de sa distribution au profit des ministères et des organismes et entreprises sous tutelle», nous a déclaré Mme Mahdia Benghalia, vice-présidente, chargée de la Culture, de l'éducation, du tourisme et de l'artisanat. Lorsque nous lui avons fait savoir que des citoyens voulaient se le procurer pour parer leurs balcons à l'occasion de la fête du 1er Novembre, mais que, malheureusement, ils ne savaient pas à quelle porte frapper, elle nous désigna immédiatement l'APC. «Il n'y a aucun problème. Si des citoyens veulent acquérir un drapeau, ils n'ont qu'à se présenter à l'APC où il existe un service spécialement conçu à cet effet», a-t-elle expliqué. Selon elle, «le drapeau est distribué aux établissements scolaires et édifices publics relevant de l'Assemblée populaire communale, mais aussi à toutes les associations se trouvant sur son sol. Les citoyens de la commune y ont, eux aussi, droit.» Il n'y a pas très longtemps, une vaste opération avait été lancée à travers tout le pays. Elle consistait en la distribution d'un emblème national au profit de chaque famille algérienne. Pourquoi ne pas répéter cette opération, d'autant que l'année prochaine, l'Algérie fêtera le 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution. A événement exceptionnel, mesures exceptionnelles. D'ailleurs, c'est durant de tels moments que l'on juge les Algériens et leur degré de militantisme. Il n'y a qu'à voir l'effet produit par la qualification de la sélection nationale de football au Mondial de 2010 pour le vérifier. Des centaines de milliers d'Algériens, jeunes, vieux, femmes et enfants, parés aux couleurs nationales, étaient sortis dans la rue pour célébrer l'événement. Le 19 novembre sera certainement l'occasion pour des millions de citoyens de sortir, de nouveau, dans les rues. A condition de remonter ce petit but qui nous ouvrira définitivement les portes du Brésil. Une chose est néanmoins sûre. Le stade Tchaker de Blida fera le plein, avec 35.000 supporters et autant de drapeaux. One, two, three, viva l'Algérie.