Fouroulou sur les planches Cette oeuvre théâtrale se veut un hommage à Mouloud Feraoun qui a été assassiné par l'OAS le 15 mars 1962, soit quatre jours avant la proclamation du cessez-le-feu. Les représentations théâtrales se poursuivent sur les planches des différentes salles de l'ex-capitale des Hammadites, aussi bien au chef-lieu de wilaya qu'au niveau des communes retenues dans le programme dans le cadre de la 5e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa. Après la cérémonie d'ouverture suivi, par la pièce Laâslama (Bienvenue)...» de Bazou l'ouverture du bal des représentations théâtrales a été donnée au TRB avec la pièce le péché de la réussite, une pièce de Meriam Bousselmi, montée en collaboration avec l'International Platform For Dance, le théâtre Globalize de Cologne, le A. Tonal Theater, le festival Theater Landshaft Neues Arabien des Theater an der Ruhr, le Festival international du théâtre de Béjaïa et le théâtre régional de Béjaïa. Une pièce qui met en exergue la situation de la femme dans le Monde arabe, à l'ère des révolutions qui ont touché plusieurs pays arabes. Une forme de dénonciation de la ségrégation sexuelle, viols collectifs, et autres soumissions à l'homme. La deuxième journée est ponctuée par le passage des pièces, Le Mal amer, un monodrame de Sabine Puech, mise en scène de Karim Arrim, qui se veut «un coup de gueule, un coup de coeur qui nous parle avant tout de notre soif d'amour». Lawine (Avalanche) une autre pièce du théâtre du Kazakhstan qui nous trace une parabole de la société kazakhe, gouvernée par une famille régnante autoritaire. «Une pièce de théâtre sur les conséquences absurdes de la dictature.... Le pouvoir en place sous la menace d'une avalanche a décrété neuf mois de silence à la société...». Kaspar est l'autre pièce jouée sur les planches de la petite salle Boubekeur-Mekhoukh du TRB. Une pièce de Peter Handke de la compagnie Teater an der ruhe (Allemagne), mise en scène par Roberto Ciulli. Une critique structuraliste de l'acquisition et l'apprentissage du langage en Allemagne de l'après- guerre «la conception du monde d'une société trouve ses racines dans la langue et est transmise parallèlement lors de l'acquisition du langage». En outre, pour la veille de la date historique et significative du 1er Novembre, puisqu'elle marque le 59e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre d'Algérie, le public a eu droit, avant les 12 coups de minuit, à une pièce traitant de la dignité, de la fièrté en matière d'héritage bien avant le déclanchement de la révolution, à savoir La terre et le sang. Une oeuvre produite par le théâtre régional de Tizi Ouzou, adaptée et traduite en kabyle du roman de Mouloud Feraoun par Mohand Aït Ighil et mise en scène par Omar Fetmouche. Cette oeuvre théâtrale qui se veut un hommage à Mouloud Feraoun qui a été assassiné par l'OAS en mars 1962, a drainé un large public composé des officiels des autorités locales, des participants et des invités de la 5e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa. Un public qui a salué l'hommage rendu, à la veille de la fête du 1er Novembre, au romancier et grand martyr de la révolution, le père du personnage Fouroulou, en l'occurrence Mouloud Feraoun. Cette tragédie de La terre et le sang jouée par 19 comédiens raconte «une histoire d'amour tragique de Chabha, femme de Slimane et amante de Amer, un revenant de l'exil avec son épouse Marie, fille de son cousin Rabah mort dans ses bras au fond d'une mine où ils travaillaient ensemble». En ayant vent de l'adultère commis par son cousin Amer, Slimane alla se venger pour laver l'affront. Les deux trouvèrent la mort dans un accident à la carrière du village. «Entre le drame de la stérilité de Chabha et la terre qui brûle la passion des hommes, Ighil Nezman vivra la tragédie la plus terrible de son histoire avec la mort des deux cousins, Amer et Slimane». Quand le cortège funèbre prit la direction du cimetière du village, Marie, la femme de Amer, qu'on pensait stérile, posa sa ceinture sur le corps de son mari pour prendre le village à témoin qu'elle est enceinte de son défunt mari. «Une façon de signifier aux prétendants à l'héritage que le sang de la tribu est revenu à la terre des aïeux pour la féconder».