Cette situation, qui ne peut que se répercuter négativement sur la scolarité des élèves, perdure et fait débat sur la Toile. A l'école primaire Maouchi-Mohand Ameziane, (Taâzibt - Boussebâa) de la commune d'Amizour, les élèves de la 2ème année primaire n'ont toujours pas d'enseignant. C'est ce qu'indiquait, hier, un citoyen de la région. L'ex-maire de la localité va jusqu'à interpeller le directeur de l'école et l'inspecteur de la circonscription relevant que pourtant, des recrutements ont été effectués pour combler le déficit à travers toutes les écoles de la wilaya. Un autre citoyen s'interrogera sur le silence, l'association des parents d'élèves avant qu'un autre ne renchérisse estimant que «cette situation est alarmante, les parents d'élèves qui font partie de la communauté éducative, doivent réagir afin de peser sur le cours des événements». L'école fait débat sur la Toile. Les internautes en parlent pour soulever toutes les insuffisances. Le déficit en matière d'encadrement éducatif en fait partie. Dans une semaine, la rentrée scolaire bouclera ses deux mois d'activité. Comme à l'école primaire d'Amizour, de nombreux élèves restent sans enseignants, à Béjaïa et dans d'autres wilayas à travers le pays. Plusieurs établissements à travers la wilaya de Béjaïa accusaient déjà un déficit en encadreurs et enseignants dans les différents paliers deux semaines après la rentrée. Après les résultats de l'examen de recrutement, ce déficit a été, certes, réduit mais pas dans sa totalité puisque des parents d'élèves, en colère, continuent encore à se plaindre de l'absence de cours dans certaines matières et de niveau dans les écoles primaires. «Ce n'est pas normal de voir encore un manque d'enseignants dans certains établissements et ce, pour des raisons que nous ignorons. Pourtant, les services concernés ont tenu à nous rassurer avant l'entame de la nouvelle année scolaire mais, voilà que le déficit s'invite après plus de deux semaines de la nouvelle rentrée scolaire» s'insurge un parent d'élève proche de la Fédération des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa. Cette situation, qui ne peut que se répercuter négativement sur la scolarité des élèves, perdure. Outre le retard des affectations des enseignants, lié notamment à un problème d'organisation entre les directions de l'éducation au niveau des wilayas et la Fonction publique, selon le Cnapest-élargi, la situation relève du problème de la fiabilité des statistiques transmises par les directions d'éducation dans les wilayas. Pour combler le déficit, le recours aux contractuels et aux suppléants réapparaît pour se traduire sur le terrain par un enseignement médiocre, pour ne pas dire de piètre qualité. Selon certains observateurs, la qualité de l'enseignement s'est dégradée dans l'Ecole algérienne depuis la fermeture des Instituts de technologie de l'éducation, les ITE, où on dispensait des formations spécialisées. Et ce n'est pas le mode de recrutement actuel, à savoir par voie de concours, qui améliorera cette qualité, ironise un professeur de moyen toujours en exercice. «Des jeunes universitaires sont recrutés par voie de concours. Arrivés dans les établissements, ils ne savent même pas par quel bout commencer et en l'absence de formation en psychopédagogie, ils se voient dans l'incapacité d'«assumer leur mission convenablement», explique-t-il non sans ironiser «et dire qu'ils sont classés mieux que nous dans le statut particulier!».