Si la liberté de la presse s'est imposée dans les programmes des six candidats comme un acquis irréversible, l'ouverture de l'audiovisuel, quant à elle, semble rencontrer des résistances. Sur ce volet, Benflis promet, dans ses cent engagements, que «le champ audiovisuel sera libéré du monopole de l'Etat et sera ouvert à l'investissement privé». Dans la même optique, le candidat envisage l'institution d'une haute autorité de l'audiovisuel. Toujours dans ce champ, l'ex-chef du gouvernement prévoit l'élaboration d'une charte du service public qui concernera le secteur d'Etat et le secteur privé. Bouteflika, quant à lui, souligne que «l'exercice de la liberté d'expression, garantie par la Constitution, fera l'objet d'un soutien transparent de la part de l'Etat, notamment pour les médias, par un apport financier et par d'autres aides telles que la formation». En outre, le président sortant déclare que «le champ médiatique s'enrichira avec le concours des professionnels, d'un mécanisme chargé de veiller au respect de l'éthique». Cela dit, Bouteflika a jugé, lors de son passage à l'émission Baramidj, prématurée, voire préjudiciable, l'ouverture des médias lourds au privé. Quant à Djaballah, il estime que la mission capitale des médias est «d'ancrer au sein de la société, les valeurs de la révolution de 1954, ainsi que les constantes nationales». Fidèle à son approche moraliste, le candidat islamiste recommande aux organes d'information de propager les vertus de la justice, de la liberté et de l'égalité. En guise de perspectives, il est question d'ouvrir les médias lourds à la compétition et à l'investissement privé, tout en se conformant à la Constitution et aux valeurs du peuple algérien. Dans la même optique, Djaballah appelle à une répartition équitable de la publicité publique en créant une instance ad hoc. En outre, le leader d'El Islah promet la révision du code pénal en vue de garantir davantage de libertés. Sur le même chapitre, Djaballah déclare encourager les professionnels de la presse à élaborer une charte de déontologie qui doit bannir les traitements ségrégationnistes des journalistes. Par ailleurs, le candidat envisage de réhabiliter le Conseil supérieur de l'information et exhorte la création de publications spécialisées pour les enfants, la jeunesse et la femme. Enfin, Djaballah prévoit l'institution d'un statut particulier pour les journalistes. Hanoune, pour sa part, appelle tous les acteurs de la société à «prendre l'engagement ensemble et publiquement, à travers une charte commune, de faire en sorte que s'exprime le libre-arbitre de chacune et chacun, que soient respectés l'égalité des chances et les points de vue». Tirant la sonnette d'alarme, la candidate du PT indique que «c'est aux Algériens et à eux seuls d'établir entre-eux les règles consacrant le respect de libertés démocratiques, le multipartisme, l'indépendance de la justice, l'égalité en droit, la liberté de la presse, d'opinion et d'organisation pour toutes et tous sans exclusive». S'agissant de Rebaïne, il envisage, lui aussi, l'ouverture des médias publics à toute la classe politique légale. En outre, le candidat de Ahd 54 se dit pour le renforcement de la liberté de la presse et son ouverture sur toutes les franges sociales. Sadi, fervent défenseur de toutes les libertés, relève qu'«il est temps de libérer la société des conflits nés de l'absence de communication et de restituer la parole au citoyen». Ainsi, le candidat du RCD recommande que «le nouveau pouvoir se doit de libérer les médias pour libérer le pays». Sans ambages, Sadi promet que «la liberté de presse, d'édition et d'opinion consacrée par les textes, doit devenir une réalité quotidienne». Poursuivant son plaidoyer, le cofondateur de la Laddh projette l'ouverture du champ médiatique audiovisuel au débat démocratique et contradictoire.