Depuis le 7 mars, la ville de Sétif abrite la deuxième session d'université de la Copeam. Cette rencontre est présidée par Mme Alessandra Paradisi, secrétaire générale de la conférence, y ont également pris part, le directeur de l'Entv, Hamraoui Habib Chawki, et celui de l'Enrs, Zouaoui Benhamadi. Seize pays sont représentés à cette conférence contre dix l'année passée. Les participants à la deuxième université de la Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéenne (Copeam), issus du secteur public, voient tous dans l'ouverture du champ de l'audiovisuel une nécessité. En effet, des journalistes étrangers que nous avons interrogés sur la question, en marge de la deuxième édition de la conférence, ont marqué un grand étonnement quant à la prolifération des paraboles en Algérie, estimant que “le champ audiovisuel est déjà ouvert à travers ces paraboles, mais la question qui se pose : pourquoi est-il plus ouvert vers l'extérieur que vers l'intérieur ?” “Je pense que c'est un choix du gouvernement”, a affirmé Djoudi Abdela, journaliste formateur à la Copeam et exerçant à France 3. “S'il y a autant de paraboles, c'est parce que ce que proposent les chaînes publiques en Algérie, au Maroc ou dans d'autres pays, ne suffisent plus. L'ouverture d'un quelconque monopole est toujours complexe ; il y a beaucoup de facteurs qui interviennent, surtout ceux d'ordre économique. Et, à mon sens, si l'ouverture du champ médiatique ne répondra qu'au choix économique, on risque fort de se retrouver avec des télés poubelles. Il faut être très vigilants. Cependant, le cahier des charges doit être respecté pour éviter les dérapages qui ont eu lieu en France par exemple”, explique notre interlocuteur. De son côté, Abram Y. El Neis, rédacteur en chef de la Radio jordanienne, voit qu'il est impératif d'ouvrir le champ de l'audiovisuel, notamment dans le Maghreb arabe : “La diversification est nécessaire, bénéfique et importante. Pour les gouvernements, en cas d'ouverture, ils seront à l'aise et ne seront plus accusés de menteurs ou de gens qui détiennent le monopole de l'information. Quant aux professionnels de l'audiovisuel, ça va leur ouvrir des horizons pour améliorer leur travail. Dans n'importe quel secteur, lorsqu'il y a le privé, il y a de la concurrence.” Quant aux dérapages qui peuvent avoir lieu, ce professionnel voit que la déontologie, l'éthique du métier et l'autocensure sont les règles à imposer aux investisseurs privés dans ce domaine, qui permettront à l'auditeur et au téléspectateur d'avoir une information propre et diversifiée. Par ailleurs, à la Copeam, conférence, rappelons-le, qui regroupe les chaînes publiques des pays de la Méditerranée, l'ouverture du champ de l'audiovisuel au privé n'est pas à l'ordre du jour, mais les participants sont pour la création d'une chaîne euro-méditerranéenne, ayant un programme de formation des professionnels et dont la programme a déjà été tracé. “L'objectif de cette deuxième université est d'abord de se rencontrer, de se connaître et d'apprendre à travailler ensemble et de penser ensuite au contenu de cette chaîne, qui sera gérée par les membres de la Copeam. Enfin, il est souhaitable que cette chaîne puisse partager nos sentiments et de les réunir dans une ou plusieurs chaînes pour faire face aux produits des Etats-Unis d'Amérique. Nous apprenons aux participants à cette deuxième édition de la Copeam à travailler dans des rédactions et des équipes mixtes qui réalisent des documentaires et reportages en coproduction”, a affirmé Eléna, professeur formatrice à la Copeam. Il est à noter que les intervenants ont tous souligné l'importance de l'ouverture du champ de l'audiovisuel, tout en estimant que la peur de dérapages qui peuvent y avoir est injustifiable. Faouzi Senoussaoui