Ce qui est sûr, la révision de la Constitution ne va pas passer sans bruit «Le projet est prêt, tout est ficelé. Sa révision interviendra avant la fin du mois en cours», nous a confié une source proche du sérail. C'est bientôt la fin du suspense. Le projet de révision de la Constitution s'apprête à voir le jour. Attendu depuis plusieurs mois par la classe politique, le plus important chantier du processus des réformes politiques dévoilera, dans quelques semaines, ses grandes lignes. «Le projet est fin prêt, tout est ficelé. Sa révision interviendra avant la fin du mois en cours», nous confie une source proche du sérail. La même source affirme que la démarche sera similaire à celle de 2008. Une commission juridique composée des parlementaires des deux chambres chapeautera l'opération. Celle-ci examinera le contenu avant de convoquer une session avec les deux chambres réunies du Parlement au Palais des nations de Club des Pins. Il y a lieu de rappeler que l'amendement de la Constitution en 2008 n'a pas pris beaucoup de temps. En l'espace de quelques jours seulement, le projet a été adopté. «Le président peut demander la procédure d'urgence pour que la commission juridique examine le projet en temps record», affirme la constitutionnaliste, Mme Fatiha Bennabou, jointe hier par téléphone. Pour elle, le facteur temps ne pose guère de problème. «Sur le plan juridique, il n'y a pas de limite temporelle pour la révision de la Constitution», a-t-elle assuré en précisant que même en cas de convocation du corps électoral, cela ne gênera pas la procédure de révision puisque, souligne-t-elle, il n'y a aucune limite d'ordre constitutionnel. Le facteur temps dépendra également de la nature de la révision et du mode d'adoption parlementaire ou référendaire. Or, même cette fois-ci, le projet sera adopté par voie parlementaire. L'option référendum est donc exclue vu le rendez-vous de la présidentielle qui s'annonce dans cinq mois. La concrétisation du projet va mettre un terme au flou qui a marqué la scène politique depuis plusieurs mois. La classe politique est divisée sur les délais. Tenant compte de l'importance de ce projet, de nombreuses formations politiques ont multiplié les appels à un report de la révision de la loi fondamentale du pays après la présidentielle de 2014. Des partis de différentes mouvances sont unanimes sur cette revendication. Des islamistes et des partis de l'opposition et même le parti trotskiste, le Parti des travailleurs, persistent et signent l'ajournement de ce chantier après l'élection afin d'ouvrir un débat national. Le patron du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, a mis l'accent sur la nécessité «d'ouvrir un vaste débat sur le projet en y impliquant toutes les catégories de la société». Le président du Front pour le changement appuie cette hypothèse. «Le projet de la révision de la Constitution doit être l'émanation d'un consensus national qui garantit les libertés démocratiques et non pas d'une personne ou d'un groupe qui obéit aux pressions afin d'imposer des lois qui ne sont pas acceptées et adoptées par tous», a affirmé Menasra lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège du parti. La secrétaire générale du Parti des travailleurs le clame haut et fort, à chaque sortie médiatique. Louisa Hanoune estime qu'un tel projet ne représente pas une priorité dans la situation actuelle où l'Algérie est appelée à relever les défis de sa stabilité politique et sécuritaire dans un contexte régional crucial. Ce qui est sûr, la révision de la Constitution ne va pas passer sans bruit. Les partis politiques qui crient haut et fort leur marginalisation de l'élaboration de ce chantier ne vont pas rater ctte occasion pour vider leur sac.