De violents combats entre milices rivales ont fait deux morts en plein centre de Tripoli, terrorisant les habitants de la capitale libyenne et illustrant une nouvelle fois le chaos qui règne dans le pays. Deux ans après la mort du dirigeant Mouammar Kadhafi et la chute de son régime, les milices font la loi en Libye où les autorités de transition peinent toujours à remettre sur pied l'armée et la police, et donc imposer leur autorité. Les combats ont eu lieu dans plusieurs quartiers du centre-ville suite à la mort du chef d'une milice. "Deux personnes ont été tuées et 29 autres ont été blessées. La plupart des blessés (...) ont quitté les hôpitaux", a indiqué un porte-parole du ministère de la Santé sous couvert de l'anonymat. Les Tripolitains ont vécu dans la peur durant la nuit, entendant des coups de feu nourris et des tirs aux armes lourdes. Des balles perdues ont atterri dans plusieurs habitations. "C'était l'horreur hier soir. Une roquette a atterri dans la chambre à coucher de notre voisin. Heureusement que personne n'y était", a déclaré Khadija, une femme d'une quarantaine d'années qui faisait ses courses chez le boucher du quartier de Hay al-Andalous près du centre-ville. Les affrontements ont eu lieu après la mort jeudi, des suites de ses blessures, du chef d'une milice de Misrata (à l'est de Tripoli), Nourri Friwan, qui avait été blessé mardi soir à un barrage tenu par une brigade d'ex-rebelles de Soug al-Jomaa, un quartier situé dans l'est de la capitale. Pour venger sa mort, des miliciens venus de Misrata à bord de véhicules équipés de canons antiaériens, se sont dirigés vers Soug al-Jomaa, fermant la route principale qui mène à ce quartier, selon des témoins. Des échanges de coups de feu et des explosions ont été entendus notamment entre 22H00 et 01H00 (20H00 et 23H00 GMT), en particulier autour de l'hôtel Radisson où résident plusieurs diplomates et hommes d'affaires étrangers. Des impacts de balles étaient visibles vendredi sur l'hôtel et des vitres ont volé en éclat. Toutefois, aucune victime n'était à déplorer, selon un responsable de l'établissement.