A J-2, l'Algérie est sous les feux de la rampe. Maintenant, et jusqu'à l'annonce des résultats du scrutin, c'est le branle-bas de combat dans les états-majors des candidats qui restent à l'affût de la moindre information relative à leur chance d'accéder à El-Mouradia.La Cpnsep, présidée par Bouchaïr, sera mise à rude épreuve, elle qui veille sur le bon déroulement des élections. Cette même commission a été maintes fois interpellée par certains candidats qui lui ont signalé des dépassements enregistrés çà et là à travers le territoire national. Durant 19 jours, les six prétendants à la magistrature suprême ont sillonné le pays dans l'espoir de convaincre les électeurs à leur donner leurs voix. Chaque candidat aura donc mesuré son audience auprès de l'électorat, dans un climat, émaillé certes de quelques incidents, fort heureusement non majeurs, mais qui a permis aux citoyens de découvrir les programmes des postulants à la présidentielle et de faire ainsi leur choix. Il aura également mesuré ses capacités persuasives afin d'amener l'électeur à adopter son programme. Place maintenant au scrutin (la communauté algérienne vivant à l'étranger a commencé à voter samedi dernier) que les Algériens espèrent se dérouler dans de bonnes conditions pour éviter au pays une autre crise aux conséquences incommensurables. Les citoyens, qui ont répondu à l'appel des candidats en investissant en masse les lieux réservés aux meetings, appréhendent le jour des élections et prient tous les saints pour que la violence ne fasse pas son apparition. Un ton virulent a imprégné cette campagne où Benflis et Sadi ont livré une «guerre» sans merci au président candidat. Ceux-ci, n'ont à aucun moment, épargné Boutelika accusé de dictateur et promettent, en cas de fraude, d'investir la rue faisant ainsi craindre le pire. Ce dernier ne ménagera pas, à son tour, les journalistes traités dans pratiquement tous ses meetings de «terroristes de la plume» et s'engagera à réorganiser les champs politique et médiatique. Il est à noter aussi, durant les trois dernières semaines, le ton moins virulent utilisé par Louisa Hanoune qui, dans ses discours, a éludé d'attaquer nommément les autres candidats se contentant de les exhorter à faire preuve de sagesse pour éviter au pays de plonger dans l'inconnu. Rebaïne n'est pas en reste, même s'il demeure le candidat le moins médiatisé. Contrairement à la précedente présidentielle caractérisée par le retrait de six candidats laissant Bouteflika seul en course, ses adversaires d'aujourd'hui sont décidés à aller jusqu'au bout dans l'espoir de le «détrôner». A J-2, l'Algérie est sous les feux de la rampe. Tous les regards sont braqués sur elle tant ce scrutin représente un tournant décisif dans son histoire. Les six candidats ont le devoir de mettre le pays au-dessus de toute considération politicienne en respectant le verdict des urnes sans recourir à des arguments irréfléchis.