M. Kerry a tenu à assurer au cours de la conférence de presse conjointe avec son homologue émirati, cheikh Abdallah ben Zayed, que les Etats-Unis «défendront leurs alliés dans la région». Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a tenté hier de rassurer Israël et les autres alliés des Etats-Unis, inquiets d'un rapprochement avec l'Iran, affirmant qu'un accord sur le nucléaire aiderait à mieux les protéger. John Kerry a par ailleurs révélé que c'est Téhéran qui avait quitté la table des négociations à Genève, empêchant un accord ce week-end avec les pays occidentaux sur le programme nucléaire iranien. «Nous avons l'espoir de pouvoir parvenir dans les prochains mois à un accord qui serait acceptable pour tous», a déclaré le secrétaire d'Etat lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi, dernière étape d'une tournée régionale de dix jours au cours de laquelle il a effectué un déplacement impromptu à Genève. John Kerry a indiqué comprendre «les inquiétudes» du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «Mais les sanctions ont été mises en place pour aboutir à des négociations», a-t-il souligné. «Ce que nous faisons protègera Israël d'une manière plus efficace», a assuré le responsable américain. Occidentaux et Israéliens accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. Israël, seule puissance atomique de la région, estime qu'un Iran disposant de l'arme atomique menacerait son existence, et évoque régulièrement des frappes contres les installations nucléaires iraniennes. Une délégation diplomatique américaine s'est rendue en Israël dès dimanche pour rassurer les dirigeants. Et l'ambassadeur américain en Israël Dan Shapiro a tenté hier d'apaiser les craintes de l'opinion publique israélienne, assurant que Washington ne laisserait jamais Téhéran se doter de l'arme atomique. Les monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite où M.Kerry s'est arrêté la semaine dernière, voient également d'un mauvais oeil un rapprochement avec l'Iran dont ils redoutent les ambitions régionales. M.Kerry a tenu à assurer au cours de la conférence de presse conjointe avec son homologue émirati, cheikh Abdallah ben Zayed, que les Etats-Unis «défendront leurs alliés dans la région», saluant les relations «solides et durables» avec les Emirats arabes unis. Les Emirats ont néanmoins souffert des sanctions imposées à l'Iran, leur partenaire commercial traditionnel. M.Kerry a indiqué avoir appris de ses interlocuteurs à Abou Dhabi que «le commerce avec l'Iran est tombé de 23 milliards de dollars à 4 milliards de dollars, et c'est un énorme sacrifice». Cheikh Abdallah a pour sa part assuré qu'il «peut y avoir des divergences tactiques, mais pas sur la stratégie dans la région» entre les USA et leurs alliés. «Les relations entre les Emirats et les Etats-Unis n'ont jamais été meilleures», a-t-il assuré. «Le groupe des 5+1 était unifié samedi lorsque nous avons présenté notre proposition aux Iraniens, (...) Nous étions unis. Mais l'Iran ne pouvait pas l'accepter, à ce moment particulier, ils n'étaient pas en mesure d'accepter», a-t-il dit. Les Iraniens et les grandes puissances se sont séparés sans accord dans la nuit de samedi à dimanche.