L'insuffisance des budgets est pratiquement propre à toutes les communes Dans quelques jours les assemblées issues du dernier scrutin des APC et APW boucleront leur première année d'exercice aux commandes des affaires locales. Dans quelques jours, on assistera à une série de réunions-bilans. Une manière pour les élus de rendre compte à leur population. Ça ne sera certainement pas le cas partout dans les communes de Béjaïa. Une année est passée depuis que les Assemblées communales actuelles sont installées. Un temps d'exercice suffisant pour mettre à nu les limites de certaines équipes quant à leur capacité de prendre en charge les doléances citoyennes. Un temps qui illustre également la dure réalité de la gestion des affaires locales. Démunies de prérogatives, les équipes portées aux commandes des collectivités locales ont commencé très rapidement à se rendre compte que quelle que soit la volonté affichée, il n'est pas de tout repos de s'occuper des affaires en relation directe avec le citoyen. Outre les insuffisances des budgets alloués dans le cadre des plans communaux de développement (PCD), les tiraillements entre élus s'invitent comme par enchantement pour aggraver la situation des municipalités. Le tout sous le regard du citoyen désabusé. Si l'insuffisance des budgets est pratiquement propre à toutes les communes, exception faite de certaines municipalités qui se comptent sur les doigts d'une seule main, les crises et les discordes touchent de plein fouet beaucoup d'assemblées. Alors que certaines communes sont rythmées par des dissensions entre élus, d'autres font carrément face à la fronde populaire comme en témoignent ces nombreux rassemblements et autres fermeture des sièges communaux depuis le mois de novembre dernier. Souk El Tnine, Feraoun, Tinebdar, Taourirth Ighil, Ighram, Ighil Ali, Akbou, Toudja, pour ne citer que celles-là, sont autant de communes, qui alimentent la chronique locale au quotidien. En matière de division entre élus, la commune d'Akbou passe pour être championne en la matière. Deux uniques sessions ont été tenues depuis l'installation de l'assemblée au lendemain du scrutin de novembre dernier. La dernière en date n'a eu lieu que sur convocation du chef de l'exécutif, qui réagissait à une sortie médiatique de l'opposion locale. La municipalité de Barbacha n'a même pas pu en tenir une, faute d'avoir été installée. Elle reste toujours aux mains d'un secrétaire général à qui les affaires courantes ont été confiées en décembre dernier après trois mois faits de rassemblements et autres tergiversations entre le maire sortant, son équipe et la coalition majoritaire. A Taourith Ighil, le maire élu se retrouve victime de sa propre arme. Son siège lui est fermé au nez par les habitants d'un village. Alors que les besoins populaires se font de plus en plus forts, l'élu local se retrouve seul face à une administration, qui détient tous les leviers de commandes liés au développement local. Pratiquement toutes les revendications soulevées par-ci et par-là par les populations relèvent des prérogatives des directions de l'exécutif. Que l'on en juge! Récemment les villageois de Feraoun ont bloqué l'APC et la daïra pour formuler une revendication qui dépend de la wilaya. Le bitumage des routes n'est pas du ressort des maires. Le même problème a été posé au courant de cette semaine par les habitants du village Bouhatem dans la commune de Toudja. Là aussi le maire ne peut rien faire sauf à multiplier les démarches auprès des autorités de wilaya. Lesquelles démarches sont rarement concluantes. Parfois certaines osent aller jusqu'à déposer leurs démissions collectivement. C'est le cas des élus de Tinebdar avant qu'ils ne reviennent à de meilleurs sentiments. Que vaut un maire qui ne peut même pas appliquer les décisions de sa propre assemblée? Que vaut un maire qui ne peut satisfaire le moindre besoin de sa population lorsque les quelque trois milliards des PCD sont consommés? Doit-il mettre la main à la poche? C'est cette dure réalité dont certains prennent conscience. Ainsi va la gestion des municipalités.