«Les conditions pour tenir une élection présidentielle transparente et ouverte ne sont pas réunies», dixit le leader du MSP, Abderrezak Makri. Interrogé sur l'échéance présidentielle prochaine, M.Makri dira que «l'Algérie qui a perdu assez de temps pour rien risque d'être amoindrie davantage de ses capacités d'amorcer un vrai changement économique et politique». Soit, indique-t-il que «le rendez-vous d'avril 2014 ouvre la voie au déclenchement d'un processus politique de réformes approfondies, sinon, ce sera un autre fiasco dans la vie politique de la nation avec un retour en arrière», a-t-il averti. Avant d'ajouter: «On aura ainsi passé à côté de l'opportunité d'instaurer une réelle transition démocratique et rater l'occasion de dresser notre économie rentière à une économie productive». D'autant plus, estime-t-il qu'«on n'a pas assez de temps, de ressources et de capacités de financement du développement qui s'épuisent pour le faire». Le président du MSP s'exprimait, hier, en marge de sa rencontre avec un exégète mauritanien, Cheikh Mohamed El-Hacen Ould Eddedou au siège du parti à El Mouradia. Faisant allusion aux assurances et soutien au quatrième mandat par certaines puissances étrangères, il indique qu' «il n'a pas un pays comme l'Algérie où les intérêts des puissances étrangères sont bien garantis, gardés et assurés par le pouvoir en place». A ce propos, si certains partis font du prétexte lié à l'intervention de la main étrangère leur cheval de bataille, le président du MSP estime que «l'Etat n'a aucune leçon à donner sur ce sujet». M.Makri qui présente le MSP comme une formation d'opposition qualifie le bilan des trois mandats de l'actuel locataire d'El Mouradia de très «squelettique» et ce, dit-il «malgré toutes les potentialités et ressources dont regorge le pays». Le chef du MSP qui s'oppose au quatrième mandat pour Bouteflika, souligne que «sa position est venue après l'évaluation du bilan des 15 années de règne du chef de l'Etat». Pour le président du MSP, «on ne pourra parler sérieusement d'un mandat supplémentaire que sur la base des résultats et des bilans sanctionnant les années du règne du président». Or, argumente-t-il «la situation actuelle n'est pas reluisante», indique-t-il en citant un taux de croissance de 3,4%, un PIB minime de 182,6 milliards de dollars. Cet état des lieux, poursuit-il «appelle clairement au changement de cap politique, à une meilleurs alternative pour éviter la faillite annoncée». De même, le propre d' un parti politique digne de ce nom est de proposer une alternative à la base des programmes et une concurrence transparente et loyale pour dépasser cette situation négative à tous points de vue. Aux yeux du président du MSP, «l'affrontement politique entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, n'est qu'une guéguerre au sein de la même famille qui reflète une guerre au sommet de l'Etat sur la pérennité au pouvoir». Invité à commenter la dernière image télévisuelle montrant les neuveux du chef de l'Etat faire incursion dans une salle abritant une rencontre officielle, Makri avance que «son parti s'interdit de commenter cet énième geste et pratique qui porte atteinte à l'image de la nation». Enfin, à l'instar d'autres partis, le MSP attend encore de voir avant de trancher sur la question de participation ou non à l'élection présidentielle.