Grillant la politesse aux instances du parti qui sont censées se réunir pour désigner le candidat du FLN, Saâdani décrète son choix à Blida. Le flou qui entourait jusqu'ici l'avenir politique du président Bouteflika semble s'être définitivement dissipé. Malgré un état de santé des plus précaires, il serait partant pour un quatrième mandat à la tête de l'Etat. C'est le secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saâdani, à l'occasion d'un meeting populaire animé le 24 octobre dernier à Blida, qui a levé le suspense savamment entretenu autour de cette question. "Pour raffermir notre leadership, nous présenterons à l'élection présidentielle d'avril 2014, le président de notre parti, Son Excellence Abdelaziz Bouteflika, pour un quatrième mandat", a-t-il assuré dans son discours. Clair, net et précis. Avant même que les instances du FLN n'aient émis un quelconque avis sur la question, Amar Saâdani a d'ores et déjà tranché sur le nom du candidat qui défendra les couleurs du plus vieux parti algérien lors de la présidentielle d'avril 2014 : ce sera Abdelaziz Bouteflika et pas un autre. Pour Amar Saâdani, le Président est tout désigné pour porter l'étendard du FLN. "Ce choix nous nous l'imposons car il s'impose de lui-même", dit-il. "Il s'impose de lui-même en premier lieu parce que le bilan de Son Excellence Abdelaziz Bouteflika depuis avril 1999 et avant cette date est on ne peut plus éloquent dans l'ensemble des domaines politique, économique, social, culturel et diplomatique", explique-t-il. Et à Amar Saâdani d'égrener sur le mode dithyrambique des actions, (exclusion de l'Afrique du Sud de l'Assemblée générale de l'ONU en 1974, réconciliation nationale, dépénalisation du délit de presse, réhabilitation des grandes figures de la Révolution, constitutionnalisation de tamazight, etc.) du chef de l'Etat depuis qu'il était ministre des Affaires étrangères. Outre le bilan "positif" de Bouteflika à la tête de l'Etat, le secrétaire général fait appel à l'argument de la Constitution pour appuyer son plaidoyer pour un quatrième mandat. "La Constitution autorise notre chef de l'Etat à briguer un quatrième mandat", assure-t-il, avant de citer d'autres dirigeants de pays étrangers ayant fait trois mandats ou plus à la tête de leur Etat. "Ils sont profusion dans l'histoire contemporaine, les présidents et les chefs d'Etat qui ont assuré 4 mandats présidentiels ou plus", appuie-t-il en citant Franklin Roosevelt (USA), Mustapha Atatürk (Turquie), Helmut Kohl (Allemagne), Konrad Adenauer (Allemagne) et Robert Menzis (Australie). Soit. Mais Bouteflika a-t-il la capacité de gouverner pendant 5 autres années alors qu'il éprouve les pires difficultés à terminer l'actuel mandat ? Le secrétaire général du FLN ne l'entend pas de cette oreille, assurant que l'état de santé du chef de l'Etat s'est nettement amélioré et sa convalescence tire à sa fin. "La convalescence du président de la République, qui se poursuit dans de bonnes conditions et qui voit chaque jour qui passe la santé du Président s'améliorer, s'achèvera bientôt", explique-t-il, avant d'ajouter : "Au demeurant, une période de convalescence médicale qui de surcroît tire à sa fin n'est pas, au plan légal, un facteur propre à empêcher notre Président de briguer un nouveau mandat." Par ailleurs, Amar Saâdani a levé un pan du voile qui recouvre le projet de la révision constitutionnelle en assurant qu'il atterrira bel et bien dans le bureau de l'Assemblée nationale "dans les semaines et mois à venir." Devant les militants de son parti, Amar Saâdani a rappelé les 10 points du programme de la modernisation du parti qu'il s'est donné (unification les rangs, revitalisation des instances et des organes du parti, bonification du fonctionnement et de la gestion du parti, etc). Faisant une digression historique, le secrétaire général du FLN a assuré que le nombre de victimes de la répression des manifestations du 8 Mai 45 est de 80 000 — le chiffre aurait été donné par l'Association des ulémas — et non pas de 45 000. A. C. Nom Adresse email