L'armée syrienne menait hier des raids aériens sur la localité de Qara dans la région-clé de Qalamoun, au nord de Damas, qu'elle tente de prendre aux rebelles, selon une ONG syrienne. La région montagneuse de Qalamoun située dans la province de Damas, voisine de celle de Homs plus au nord, est formée de plusieurs villages et localités dont la plupart sont aux mains des rebelles. L'armée cherche à prendre Qalamoun pour assurer une continuité territoriale sous son contrôle entre la province de Damas et celle de Homs. Proche de la frontière libanaise, Qalamoun, où se trouvent des dépôts d'armes, constitue la base-arrière des insurgés pour encercler la capitale Damas et commander l'accès à l'autoroute Damas-Homs. Depuis vendredi, les combats dans cette région entre les forces gouvernementales syriennes, les rebelles et les jihadistes ont fait un nombre non précisé de morts dans les deux camps. Des milliers d'habitants ont pris la fuite au Liban voisin. Après un pilonnage nocturne, «l'armée a mené dimanche matin des raids aériens sur Qara, dans une tentative d'en chasser les combattants» rebelles, a affirmé Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). L'armée a avancé sans pouvoir pénétrer dans la localité. Selon le quotidien al-Watan, proche du régime, «l'armée a encerclé les terroristes à Qara et (..) a mené des raids aériens, endommageant des équipements du Front al-Nosra», un groupe de jihadistes liés à Al Qaîda qui aide les rebelles à renverser le régime. Des experts disent craindre une grande bataille à Qalamoun mais un haut responsable de la sécurité syrienne a affirmé que l'armée ne faisait que «pourchasser à Qara les terroristes qui avaient fui du secteur de Mahin», situé à 20 km plus loin dans la province de Homs, après de violents combats. Selon le ministère libanais des Affaires sociales, depuis vendredi, 1.200 familles syriennes, fuyant les combats à Qalamoun, se sont réfugiées à Aarsal, une localité sunnite frontalière libanaise connue pour son soutien à la rébellion syrienne. Le maire d'Aarsal, Ali Houjeiri, a fait état hier de la poursuite de «l'afflux des Syriens dans la nuit et ce matin». «Certains dorment dans leurs voitures», a-t-il dit, ajoutant que les réfugiés avaient «besoin de logements et manquaient de tout». Les belligérants tentent de marquer des points sur le terrain alors qu'aucun n'a enregistré jusqu'à présent de victoire déterminante qui changerait le cours de la guerre dans ce pays, où plus de 120.000 personnes ont péri depuis mars 2011. Au plan politique et diplomatique, le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Jarba, est «très intéressé» par une visite à Moscou pour rencontrer les responsables russes, a indiqué hier un de ses conseillers. Les autorités russes ont invité M. Jarba, chef de la Coalition nationale syrienne, à se rendre à Moscou du 18 au 21 novembre, mais un tel voyage aurait coïncidé avec la visite d'une délégation officielle syrienne, a déclaré Mounzer Aqbiq. M.Jarba «regrette» de n'être pas en mesure de se rendre à Moscou aujourd'hui, en raison de rendez-vous officiels préalables, a ajouté M.Aqbiq. «Le président Jarba a reçu une invitation du ministre (russe des Affaires étrangères Sergueï) Lavrov pour une visite officielle à Moscou pour des entretiens», a-t-il expliqué. Il «a exprimé le grand intérêt de la Coalition pour les relations et des entretiens avec la Russie». Selon le conseiller, la Coalition et Moscou se mettront d'accord pour fixer une nouvelle date pour la visite. Une délégation syrienne de haut niveau doit s'entretenir aujourd'hui à Moscou avec des responsables russes sur la préparation de la conférence de paix que la communauté internationale tente de tenir en décembre à Genève.