La Russie, qui s'était proposé d'organiser sur son sol des pourparlers informels entre Syriens, a reçu hier une délégation syrienne, sans l'opposition qui a décliné l'offre. Bouthaina Shaaban, conseillère de Bachar al-Assad, le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad, et le responsable des Affaires européennes au ministère syrien, Ahmed Arnous, ont eu des entretiens au ministère russe des Affaires étrangères dans la matinée. Ils se sont entretenus avec les vice-ministres russes des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov et Mikhaïl Bogdanov, ont indiqué les agences, citant le ministère russe. Les trois responsables sont ressortis du siège de la diplomatie russe vers la mi-journée, sans faire de déclaration à la presse, ont indiqué les agences. Aucune déclaration n'avait été faite du côté russe hier en début d'après-midi. La Russie avait invité le chef de la Coalition nationale syrienne, Ahmed Jarba, à se rendre à Moscou du 18 au 21 novembre, a déclaré dimanche un de ses conseillers, Mounzer Aqbiq. Celui-ci a déclaré que M.Jarba était «très intéressé», mais a décliné et demandé une nouvelle date en observant que cette visite aurait coïncidé avec celle des responsables du régime de Damas. La Russie s'était dite prête à accueillir une rencontre informelle à Moscou entre des représentants du régime syrien et de l'opposition, au lendemain d'une réunion le 5 novembre à Genève entre l'émissaire spécial des Nations unies Lakhdar Brahimi et les représentants russes et américains, qui visait à fixer une date pour une conférence de paix. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, avait affirmé que certains groupes de l'opposition syrienne avaient donné leur accord pour venir à Moscou. La Russie n'a reçu précédemment que des représentants de groupes d'opposition modérée. La Coalition de l'opposition syrienne avait notamment dénoncé en septembre l'initiative russe d'un démantèlement de l'arsenal chimique du régime comme une «manoeuvre politique» visant à écarter la menace de frappes occidentales. L'Assemblée générale de la coalition a annoncé le 11 novembre son accord pour participer à des négociations de paix à Genève, à condition que le président syrien Bachar al-Assad remette ses pouvoirs et soit exclu de toute phase transitoire. La Russie s'est opposée jusqu'à présent à toute condition préalable. D'autre part, Bachar al-Assad a eu un entretien téléphonique jeudi avec le président russe Vladimir Poutine, qui l'a notamment félicité de son accord pour une conférence de paix, et a souhaité la même approche «constructive» de l'opposition, selon le Kremlin.