Sidi Saïd a fait part du souci de l'Ugta de rétablir le crédit à la consommation «On était avec Bouteflika, on est et on lui restera fidèles» a insisté le secrétaire général de l'Ugta. Le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd a réaffirmé le soutien de l'Ugta au Président Bouteflika. «La Centrale syndicale a toujours soutenu le Président Bouteflika et continuera à le faire», a déclaré M.Sidi Saïd, lors de son intervention, hier, à l'occasion d'une réunion ordinaire de coordination entre les fédérations de l'Ugta. «On était avec Bouteflika, on est et on lui restera fidèle. L'Ugta soutient le Président Bouteflika» a insisté le patron de la Centrale syndicale devant les secrétaires généraux des fédérations de l'Ugta. Abordant l'épineuse question de l'article 87 bis, Abdelmadjid Sidi Saïd a d'emblée souligné les divergences de vue apparues au sein de la tripartite qui, faute d'un accord final, a sollicité l'arbitrage du président de la République. Selon lui, le patronat a posé certaines conditions, précisant au passage que celui-ci était dans son droit et qu'il exigeait des dédommagements pour ne pas recourir aux licenciements. «La suppression de l'article 87 bis induira nécessairement une augmentation du salaire de base et de la masse salariale», a-t-il confié. En d'autres termes, si l'article est abrogé et que des mesures ne sont pas prises entre-temps pour conforter les chefs d'entreprise du secteur privé et les soutenir financièrement, ces derniers se verraient dans l'obligation de diminuer leurs effectifs, en licenciant quelques-uns de leurs employés. C'est ce que nous a déclaré, en tout cas, le secrétaire général de l'Ugta, qui a indiqué que l'abrogation de l'article 87 bis n'est pas une mince affaire et que le dernier mot revenait au Président. Beaucoup assimilent cela à une reculade, même si M. Sidi Saïd prétend le contraire, soutenant que la Centrale syndicale est restée fidèle à sa ligne et qu'elle luttera jusqu'au bout pour l'abrogation de cet article critiqué par tous les travailleurs. A propos des trois groupes constitués à l'issue de la dernière tripartite, il a déclaré que les deux premiers travaillent d'arrache-pied pour soumettre leurs conclusions aux travaux de la prochaine tripartite, prévus en décembre prochain. Le troisième groupe chargé, lui, de présenter un rapport sur la production nationale, requiert, à en croire Abdelmadjid Sidi Saïd une importance particulière. «Si nous ne gagnons pas la bataille de la production, nous allons être envahis par les produits importés», a-t-il lancé à l'adresse des secrétaires généraux des 32 fédérations venus lui assurer leur soutien. Une quinzaine d'entre elles sont entrées en dissidence, n'hésitant pas à critiquer vertement Abdelmadjid Sidi Saïd, l'accusant d'avoir renié ses engagements vis-à-vis des travailleurs. Pour toute réponse, il invite les syndicalistes à laisser de côté les critiques, soulignant que «les divisions ne servent pas l'intérêt des travailleurs qui ont d'autres chats à fouetter, plutôt que de s'impliquer dans des querelles stériles». Lors de son intervention, M.Sidi Saïd a fait part du souci de l'Ugta de rétablir le crédit à la consommation pour aider les ménages à faible revenu à s'équiper. Il envisage aussi la redynamisation du secteur du textile pour réduire la facture salée des importations. «50.000 travailleurs sont recensés dans le domaine du textile. Nous envisageons de porter ce nombre à 300.000, grâce à la création de dizaines d'autres entreprises.» Au cours de cette rencontre, de nombreux secrétaires généraux de fédérations ont pris la parole pour se dédouaner à la suite des informations rapportées par certains journaux, selon lesquelles ils seraient partis en guerre contre le secrétaire général de l'Ugta. Niant en bloc tout ce qui a été dit ou écrit à leur sujet, ils ont fait profil bas en réitérant leur appui à M. Sidi Saïd. Rares sont ceux qui ont parlé des travailleurs qu'ils sont censés pourtant représenter.