La tension est montée d'un cran, à quelques heures seulement du début de l'opération électorale. En effet, au lendemain des accusations graves portées par les représentants d'Ali Benflis et de Saïd Sadi, à l'encontre des services consulaires algériens en Hexagone suspectés de partialité, les mêmes candidats montent de nouveau au créneau. Dans un communiqué rendu public, hier, et signé par Djaballah, Benflis et Sadi, il est fait état d'une «volonté délibérée chez le clan présidentiel de proclamer la victoire de Bouteflika avec un taux allant de 53 à 55 % des suffrages, et ce, avant même la fin de l'opération de dépouillement et de la rédaction des PV». Les trois candidats qui évoquent un «complot, dont les premiers actes se sont profilés à travers l'émission Images et Opinions, diffusée dans la soirée de lundi dernier», prennent à témoin l'opinion publique nationale et internationale quant «aux conséquences que véhiculeraient de tels comportements». Par ailleurs, les protestataires, tout en annonçant leur non-reconnaissance de ce qui pourrait se passer, «appellent les institutions garantes de la Constitution et chargées de veiller au maintien de l'ordre public, à faire échec à ce complot», qui constituerait «une agression flagrante contre la volonté populaire et une violation grave de la Constitution». Les adversaires du président candidat imputent à ce dernier «la responsabilité quant à tout dérapage, susceptible de confisquer la volonté populaire», non sans inviter leurs militants et tous les citoyens «à la vigilance et à la mobilisation pour barrer la route à toutes sortes de complots». Les trois candidats réitèrent leur fidélité à leurs électeurs, tout en les assurant d'assumer pleinement leur responsabilité dans la défense de la volonté populaire, «par tous les moyens pacifiques». Pour sa part et dans un communiqué rendu public le même jour (hier, Ndlr), la candidate du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, par le biais de son directeur de campagne, «n'écarte pas une fraude qui pourrait entacher la crédibilité du scrutin» et dénonce la partialité de l'émission incriminée par les candidats Sadi, Benflis et Djaballah : «Une émission orientée politiquement, au vu des invités, en partie hostile au multipartisme.» Par ailleurs, dans un communiqué rendu public hier, les représentants de Djaballah, Hanoune, Sadi, Rebaïne et Benflis ont dénoncé ce qu'ils ont appelé «les premiers signes d'une fraude annoncée».