Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a regretté hier, après avoir voté, qu'une partie de l'opposition ait décidé de boycotter les élections législatives et municipales. «Je pense que la tenue de ces élections aujourd'hui (samedi) constitue une victoire pour la démocratie dans mon pays», a déclaré le chef de l'Etat après avoir voté à Nouakchott. «Nous avons fait l'effort nécessaire pour que tout le monde puisse participer à ces élections mais malheureusement, tous les partis ne participent pas», a-t-il regretté, en notant cependant une participation de la majorité d'entre eux. «Je pense, malheureusement pour eux, qu'ils (les partis qui boycottent) ont raté une occasion, un rendez-vous important, parce qu'ils se trouveront dans une situation où ils seront absents de l'Assemblée nationale et donc du débat politique pendant le mandat de cinq ans» pour lequel sont élus les députés, a-t-il affirmé. M.Ould Abdel Aziz a cependant affirmé qu'il restait disposé au dialogue, rappelant que son gouvernement avait «attendu 24 mois et organisé discussions et dialogue avec ces partis pour les amener à aller aux urnes, la seule voie pour accéder au pouvoir». Quelque 1,2 million d'électeurs étaient appelés à renouveler l'Assemblée nationale, qui compte 146 députés (bien 146), et les conseils municipaux de 218 communes. Ce sont les premières législatives et municipales depuis 2006, deux ans avant le coup d'Etat de Mohamed Ould Abdel Aziz, un ancien général élu président en 2009 dans des conditions contestées par l'opposition. 74 partis politiques de la majorité résidentielle ou de l'opposition dite «modérée» y participent, mais ces scrutins sont boycottés par 10 des 11 partis de l'opposition dite «radicale», rassemblée au sein de la Coordination de l'opposition démocratique (COD), qui dénonce l'absence «de garanties de transparence». Le parti islamiste Tewassoul, membre de la COD et légalisé en 2007, a toutefois décidé de participer aux élections car elles représentent, selon lui, «une forme de lutte contre la dictature» du président Ould Abdel Aziz.