À peine la grève de trois jours des syndicats autonomes terminée, voilà que le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete) affilié à l'UGTA brandit la menace d'une grève illimitée. À la faveur d'une session ordinaire de son bureau de wilaya, le Sete a pris la décision de lancer un préavis de grève illimitée ouverte à compter de chaque 15 du mois, si les salaires ne sont pas versés à cette échéance. Il ne sera mis fin au débrayage qu'ils veulent illimité que si le versement de la paie est effectif. Le recours à ce mouvement de grève est justifié par le fait que les accords sur la question avec la Direction de l'éducation n'aient pas été respectés depuis quelque temps. À cet effet, le Sete-UGTA interpelle, dans une déclaration rendue publique hier, “les pouvoirs publics, à leur tête le wali de Tizi Ouzou pour la mise en place d'une agence comptable (contrôle financier, Trésor de wilaya), la Direction de l'éducation”. C'est là le seul moyen, aux yeux des syndicalistes de l'UGTA, de même de mettre “un terme à tous les retards et autres omissions”. Au sujet du statut particulier, le syndicat d'entreprise le trouve pénalisant, notamment en ce qui concerne la gestion de carrière des travailleurs du secteur. Ils citent l'exemple d'un adjoint d'éducation qui ne pourrait jamais accéder au rang de surveillant général, alors que cela pouvait se faire avant la promulgation de ce nouveau statut. Le Sete interpelle par ailleurs le ministère de tutelle sur l'allégement des programmes pédagogiques et du volume horaire et ce, “pour une prise en charge réelle et efficiente des matières enseignées”. Car il va de soi que la surcharge des classes et du volume horaire affectent lourdement les capacités physiques et morales des enseignants et des élèves, considèrent-ils. Le syndicat d'entreprise n'a pas manqué de tomber à bras raccourcis sur la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) à laquelle il est pourtant affilié. Le STE dénonce, en effet, “le mutisme de la FNTE qui se complaît dans son fauteuil au lieu d'investir le champ de la revendication comme exigé par la base syndicale”. “Une base qui souhaite voir cette FNTE sortir de son immobilisme pour apporter les amendements nécessaires à ce statut particulier”, ajoute la déclaration de l'UGTA, qui revendique, enfin, l'élaboration du régime indemnitaire en fonction du pouvoir d'achat. Un régime qui tienne compte de la dignité et de l'honneur des travailleurs de l'éducation, conclut l'UGTA de Tizi Ouzou. Yahia Arkat