Le logement, l'emploi, la santé et l'éducation sont autant de secteurs qui attendent Bouteflika et auxquels il doit accorder un intérêt particulier. Le peuple algérien a répondu favorablement à l'appel des six candidats à la présidentielle en se présentant en masse pour élire celui qui aura la lourde responsabilité de gérer les affaires du pays durant les cinq prochaines années. Maintenant, il attend le retour de l'ascenseur, le feed-back. Car les réformes et les solutions tant promises tardent à voir le jour. Contrairement à 1999, Bouteflika n'aura aujourd'hui plus droit à l'erreur. Le taux de 83,49% des voix exprimées en sa faveur, lui confère d'énormes pouvoirs et lui laisse les coudées franches pour attaquer de front les problèmes qui minent différents secteurs, notamment socio-économiques. Le net recul du terrorisme lui ouvre aussi la voie de mener à bon port les réformes promises lors de sa campagne électorale. Le logement, l'emploi, la santé et l'éducation sont autant de secteurs qui attendent Bouteflika et auxquels il doit accorder un intérêt particulier. Des secteurs d'une sensibilité extrême auxquels il faut administrer un traitement de choc tant, ceux-ci se trouvent dans un état moribond même si durant son dernier mandat, Bouteflika a essayé d'y apporter les solutions idoines sans pour autant atteindre pleinement son objectif. La campagne électorale menée tambour battant par le vainqueur du scrutin a laissé entrevoir sa volonté de se charger sans tarder de ces secteurs, notamment au logement et l'emploi dont il a fait sa priorité. Concernant le logement, qui génère de l'emploi, le président réélu n'a cessé tout au long de son périple électoral d'affirmer que sous son règne, 1.100.000 logements ont été construits et qu'il en bâtira autant durant son second quinquennat. Il faut noter que plusieurs catastrophes naturelles (inondations de Bab El Oued et séisme de Boumerdès) ont entravé la relance de ce secteur auquel est accordée une attention particulière surtout que le retard accumulé dans la construction de logements est considérable à cause de la crise économique qui a frappé de plein fouet le pays depuis le début des années 80. Le chômage, source de tous les maux sociaux, est un autre problème épineux sur lequel se penchera le président de la République qui en a fait son cheval de bataille lors de ses sorties électorales. Plusieurs tentatives de le résorber ont été vouées à l'échec même si Bouteflika a promis de mettre en place une politique capable de répondre à l'attente des citoyens en matière d'emploi. Si les 1.200.000 emplois (un autre chiffre contesté par ses adversaires à la présidentielle) créés durant les cinq dernières années, ont en partie contribué à donner un semblant de bouffée d'oxygène à ce secteur, ils n'en constituent pas moins un nombre très en deçà des espérances des citoyens, notamment les jeunes, qui ne s'expliquent pas ce ralentissement dans l'investissement alors que les réserves de l'Etat s'élèvent à 33 milliards de dollars. Dans ce contexte, Bouteflika, qui a affirmé que le taux de chômage est passé de 29% à 22% avec une croissance économique de 6,8%, a promis de donner la priorité aux investissements dans les PME/PMI en accordant des crédits à la catégorie des jeunes chômeurs. La santé et l'éducation sont deux autres secteurs malades que Bouteflika prendra en charge. La refonte du système éducatif est plus que nécessaire à l'ère de la mondialisation pour éviter, comme c'est le cas aujourd'hui, à nos enfants de verser dans la délinquance alors que le secteur de la santé, grabataire de son état, mérite qu'on lui apporte un traitement d'urgence. L'Algérie, qui a traversé l'une des périodes les plus sombres de son histoire, attend de son troisième président élu au suffrage universel, des faits, rien que des faits, car les promesses s'en vont mais la l'édification reste.